Les décors du hall et du foyer sont encore tranquilles, vides de la foule frémissante qui s’y presse les soirs de représentations. Au plateau de la salle Favart, en revanche, le décor finit d’être installé. Planches, tissus, peinture sont ajustés et on commence à tester les effets lumières : un parc mystérieux apparaît sous des nuages de papier traversés par des éclairs d’orage.
Exactement au-dessus de la salle, au Petit Théâtre, les artistes sont en pleine répétition : sous la conduite avisée du metteur en scène et du chef d’orchestre, ils déclament avec passion des alexandrins avant de laisser leur voix s’envoler sur la musique de Grétry.
Quelques mètres plus loin, au Central Costumes, on se glisse avec difficultés entre les machines à coudre, les tables de travail et les mannequins couverts de pièces de costumes qui peu à peu prennent forme. Ici, on essaye une robe féérique ; là on coupe déjà dans la toile le patron de tailleurs hommes, qui serviront pour une prochaine production ; plus loin, on élabore patiemment des formes complexes qui feront naître sous nos yeux émerveillés un monstre que sa carapace rend difforme, des sombres silhouettes de fées ; à côté, à l’atelier accessoires, on cloue, on colle, on peint, on porte la dernière touche à un trône majestueux ou à un banquet plantureux.
Un étage plus bas, les loges accueillent l’atelier des perruquières. Là, cheveu par cheveu, les perruques se nouent autour d’un tulle qui viendra avec perfection entourer le visage de chacun des artistes. Grandes élévations en poil de yack, couleurs, coiffures complexes, les perruques les plus réalistes côtoient les plus fantaisistes dans cet atelier où la minutie crée des chefs-d’œuvre.
C’est un peu de ce foisonnement qu’ont pu découvrir les dix jeunes jeunes de l’école de la seconde chance de Limay qui sont venus visiter le théâtre le mercredi 7 juin. Une exploration qui trouvera son aboutissement lorsqu’ils viendront, le 20 juin, assister à la pré-générale de Zémire et Azor, transposition en musique de la Belle et la Bête dans un orient imaginaire…