Accueillies par le service Couture, Habillement, Perruques et Maquillage, elles ont eu la joie de découvrir à leur arrivée des tables d’ateliers garnies de tissus, de matières, d’accessoires et de décorations, notamment des patchworks préparés par d’autres participants pendant des précédents ateliers de cet opéra participatif. Imaginés par la metteuse en scène Héloïse Sérazin, ces patchworks, petits carrés de quinze centimètres de côté, sont assemblés pour orner le long drapé de la robe du personnage de Louise. Sous les conseils avisés de la cheffe d’atelier et des couturières, chacune s’empare des éléments qui l’inspirent et se met au travail.
Saukona, 25 ans, étudiante en biologie, nourrit une passion pour la couture. Elle s’est intéressée très vite à l’assemblage des éléments sur la traîne de la robe : « Je couds les patchworks directement sur la robe de la soliste, et je manipule la machine à froncer qui permet de réaliser une succession de petits plis sur du tulle, pour mieux ajuster les pièces entre elles. J’ai également créé des broches avec des perles de différentes tailles et couleurs. C’est la première fois que j’utilisais des machines industrielles, j’ai bien une machine à coudre à la maison mais elle n’a rien à voir avec celle-là ! »
À une autre table, dégainant son pistolet à colle, Sohane, lycéenne de 15 ans, nous confie apprécier ce travail manuel : « J’ai fait trois masques. La méthode est toujours la même : je prends une base de masque que je peins, puis je colle des perles et différentes pièces de tissus, je peux aussi mettre des colliers et des plumes. J’ai aussi fait un bijou de tête avec un fil de laiton sur lequel j’ai positionné un collier plastron. J’ai aussi fait des pompons que j’assemble pour finaliser une belle coiffe pompons. La couture m’a toujours intéressé, j’aime utiliser mes mains et j’aimerais en faire mon futur travail. Créer avec tout ce qui me tombe sous la main, voilà ce qui me plaît. »
Les étoffes, perles, plumes et boutons, disséminés ça et là, au fil des jours s’assemblent pour révéler d’extravagantes coiffes, des masques aux intrigantes formes animales ou d’exquis manteaux rouge piment.
Un opéra participatif avec les habitants de Limay
Chant, théâtre et costumes, Héloïse Sérazin, metteuse en scène de « Au loin, ma ville », dirige tous les ateliers de création avec les habitants. L’opéra participatif qu’elle prépare réunit 4 chanteurs et chanteuses lyriques professionnelles ainsi qu’un orchestre de onze instruments. Les habitants se forment auprès d’elle pour constituer les chœurs et les figurants. Cet opéra est une adaptation de « Louise » de Gustave Charpentier, créée en 1900, et premier opéra avec des personnages principaux issus de la classe ouvrière. « Louise » raconte l’histoire d’une jeune fille qui tente de s’émanciper en s’affranchissant de son cocon familial. Elle aspire à se découvrir en tant que femme et souhaite trouver sa place dans un Paris en extension, qui l’appelle et l’attire inexorablement.
