Une demi-heure avant de monter sur scène, les élèves du 2e cycle de la Maîtrise Populaire semblent plutôt détendus. C’est dans la salle des mariages de la mairie du 4e arrondissement de Paris que s’opèrent pour ces vingt-deux adolescents âgés de 15 à 19 ans les ultimes ajustements ; les smartphones donnent le « la », se transforment en métronomes ou encore servent de miroir pour les dernières touches de maquillage. L’heure est donc au réglage des détails mais pas encore à la montée du trac.
« Pour ma part je ne ressens pas encore de stress. Généralement c’est juste avant de monter sur scène. » confie Clémentine.
« On se connait tous et c’est rassurant, ce n’est pas la même chose que lorsque l’on chante avec des plus petits où l’on doit parfois rattraper le coup. » enchaîne Rosalie.
Car si ce n'est pas leur première scène, c’est en revanche le premier concert avec un chœur uniquement constitué par des élèves du 2e cycle. Un concert a cappella avec un répertoire riche et audacieux, qui nous emmène de Poulenc à Ed Sheeran en passant par Mozart et Jacobsen. « Il s'agit d'utiliser des chansons qu’ils aiment et leur montrer comment les harmoniser pour qu'elles sonnent bien. Nous les amenons ensuite à faire la même chose avec du Mozart ou du Poulenc. Et le résultat leur plait. » explique Sarah Koné, directrice artistique de la Maitrise Populaire, qui s'apprête à revêtir le costume de chef de chœur pour accompagner ses élèves.
Après avoir chanté une dernière fois le tube du chanteur britannique Ed Sheeran, « Shape of You », les jeunes chanteurs enfilent leur tenue de concerts, des sweat-shirts marqués du logo de l’Opéra Comique, dans une ambiance plutôt bon enfant.
« Je vous rappelle que nous sommes à dix minutes du concert donc restez concentrés s’il vous plait ! » s’exclame Sarah, qui nous rappelle qu’il n’est pas toujours évident de garder l’attention d’une bande d’adolescents.
Pendant ce temps, de l’autre côté du couloir, le public commence à s’installer dans la somptueuse salle des fêtes. « La salle est magnifique, on est impatient de les voir ! » nous confie un parent avec un grand sourire. Et puis le moment arrive. Leurs partitions sous le bras, une longue file indienne de chanteurs répartis par tessiture se forme dans le couloir. Les visages sont concentrés mais les sourires ne sont pas loin. Pendant une heure, les élèves ont déroulé le programme avec énergie et enthousiasme. Pour pimenter l'exercice, ils ont même proposé au public des chants en danois et hébreux. Rien que ça ! Pour un premier concert a cappella, on ne peut que leur dire : chapeau !