La dimension théâtrale de l’opéra selon Daniel-François-Esprit Auber

Publié le 9 septembre 2024
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Si aujourd’hui « Auber » rime avec station de RER, du moins pour ceux qui sont habitués aux transports communs parisiens, il est avant tout le nom d'un des compositeurs fétiches de l'Opéra-Comique. Mais pourquoi ?

Les musicologues considèrent que le style de Daniel-François-Esprit Auber est marqué par la rigueur académique en vigueur au début du XIXe siècle. Pour lui, le texte et la musique doivent fonctionner ensemble. La musique ne doit pas se suffire à elle-même. Son travail s’attache donc rigoureusement à la dimension théâtrale de l’opéra. 

Auber s’installe à Paris à l’âge de 22 ans. La capitale est alors un haut-lieu de la création artistique européenne et fait figure d’incontournable pour les compositeurs de l’époque. L'année 1825 marque un tournant dans la carrière du compositeur. De sa première collaboration avec le librettiste Eugène Scribe nait Le Maçon, qui rencontre un grand succès en France et à l’étranger. Dès lors, le compositeur enchaîne les succès avec Fra Diavolo, Le Cheval de bronze, Le Domino noir. La collaboration entre les deux hommes contribue à créer un style qu’on nomme le Grand Opéra à la française. Ensemble, ils composent plus de 37 opéras. 

Toutefois, la seconde moitié du XIXe siècle marque un tournant dans les goûts du public en matière d’art lyrique. Si l’opéra-comique a dominé la scène parisienne pendant plusieurs décennies, la mode change peu à peu.

Daniel-François-Esprit Auber devient donc le représentant de l’académisme musical, art favorisé par le pouvoir et couru par le public, mais opposé à la modernité qu’incarnent les romantiques. Le compositeur est ainsi peu à peu considéré avec plus ou moins de mépris comme un « faiseur ».

Sa musique, qualifiée par Richard Wagner d’« élégante et populaire », ne s’inscrit pas vraiment dans la mouvance de l’opéra et de l’orchestration romantiques. Apparu progressivement dans la seconde moitié du XIXe siècle, ce style sublimé par Hector Berlioz ou Giuseppe Verdi marquera profondément le visage de l’art lyrique et traversera davantage les époques pour arriver jusqu’à nous.

Le Domino noir

Daniel-François-Esprit Auber

20 au 28 septembre 2024

Valérie Lesort et Christian Hecq ont inventé un plateau à métamorphoses, plein de fantaisie et de poésie, pour ce succès de 2018 qui magnifie l’art d’Auber et lui redonne sa place centrale dans la vie musicale française du XIXe siècle.

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