Sans doute cela faisait-il longtemps qu’il n’y avait eu autant de jeunes adolescents rassemblés au Petit Théâtre pour un opéra. Miranda, voilà la responsable, le beau prétexte à cette présence donnant à l’espace enceint de murs noirs l’éclat de la juvénile insouciance. Ils s’appellent Margot, Rosalie et Marius et ne sont autres que des élèves de la Maîtrise Populaire de l’Opéra Comique, qui voit déjà sa jeune garde s’élever avec flegme au rang de chanteurs d’opéra. Ils l’ont peut-être déjà oublié, le temps de leurs premières gammes, alors qu’ils doivent à présent chanter aux côtés de chanteurs à la carrière longue et solide. « Je ne me suis pas chauffé la voix… », peut-on entendre de leurs bouches. Bon signe, les réflexes se sont installés. Aksel Ryvkkin, l’enfant-star du lyrique, un peu plus aguerri, ajoute sa voix à la leur. Le regard des grands, à commencer par celui de Katie Mitchell, la metteuse en scène, semble baigné de considération et de bienveillance. Mais ils vont devoir apprendre vite : les gestes, les mouvements, les regards, tout sera réglé avec une indiscutable précision. L’adolescent doit encore se plier aux règles. Katie Mitchell et Raphaël Pichon, le chef d’orchestre, sont ici et maintenant les maîtres du temps.
Direction musicale Raphaël Pichon
Mise en scène Katie Mitchell
Avec Kate Lindsey, Katherine Watson, Allan Clayton, Marc Mauillon, Henry Waddington, Aksel Rykkvin
Chœur et orchestre Ensemble Pygmalion