Michel Trampon
Février 2010 : à quatre-vingts ans passés, le baryton belge foulait pour la dernière fois les planches de la Salle Favart, Somarone exemplaire d’un Béatrice et Bénédict dirigé par Emmanuel Krivine. Membre de la troupe de la RNTL, il avait débuté à l’Opéra Comique à l’orée des années 1960, Figaro mozartien et Gaillardin de La Chauve-Souris. Au cours d’une très longue carrière de comédien-chanteur de haute lignée, formé à Gand, à Liège et à la Monnaie de Bruxelles, il avait alterné premiers rôles (Figaro du Barbier de Séville, sir John Falstaff, Albert puis le Bailli de Werther, Sancho Pança, sans doute son préféré) et personnages bouffes de La Belle Hélène, de La Vie parisienne, de La Périchole, des Brigands, et de tant d’opérettes. Inénarrable Madame Madou, surtout, dans Mesdames de la Halle pour Robert Dhéry à l’Opéra Comique au tournant des années 1980, il y incarnait aussi face à June Anderson et Alfredo Kraus un Sulpice bonhomme dans La Fille du régiment. Instrument clair et percutant, tessiture longue, instinct scénique infaillible, cet ardent défenseur du meilleur style français partout dans le monde a aussi pris part à de nombreux enregistrements d’opéra-comique, de Grétry à Messager. Collègue prodigue et facétieux modèle pour plusieurs générations d'artistes francophones, Michel Trempont, né en 1928 près de Mons en Belgique, s’est éteint le 30 janvier 2021.
