DOMINO (do-mi-no) s. m.
1. Robe que les prêtres portaient l'hiver par-dessus leur surplis, qui avait une pièce de drap leur couvrant la tête, et qui a servi de premier modèle pour l'habit de bal et de mascarade qui porte ce nom aujourd'hui. Capuchon noir, dit plus souvent camail, que les ecclésiastiques mettent aux offices pendant l'hiver.
2. Costume de bal masqué ou costumé qui consiste en une robe avec un capuchon ou camail. Domino noir. Domino rose. J'ai le même domino que la comtesse, il me prend pour elle. La personne qui porte ce costume. Les dominos étaient nombreux à ce bal masqué.
3. Jeu composé de vingt-huit pièces plates d'os ou d'ivoire, recouvertes de bois noir en dessous et marquées en dessus d'un certain nombre de points de toutes les combinaisons possibles depuis le double blanc jusqu'au double six. Faire domino, placer son dernier domino, gagner la partie.
4. Fruit d'un prunier non greffé, ainsi dit à cause que cette prune est noire.
5. Nom d'une espèce d'oiseau du genre gros-bec (coccothraustes punctulata).
6. Dent. — Allusion de forme et de couleur. Pris en mauvaise part. — Quel jeu de dominos se dit de dents longues et jaunes. — Les jolis petites dents sont des quenottes ou des loulouttes. — « Jouer des dominos signifie manger. » (Balzac)
Par extension
Boîte aux dominos : Cercueil. — Domino est pris ici pour os. Il y a de plus quelque analogie d’aspect, car la forme du cercueil, comme celle de la boîte, est oblongue. — « Puisqu’on va l’un après l’autre / Dans la boite aux dominos. » (E. Aubry, Chanson)
Sources : extraits de Émile Littré, Dictionnaire de la langue française (1872-77) – Etymologie et points 1 à 6 / Lorédan Larchey, Les Excentricités du langage, 1865 – point 6 et par extension