Qui est Paul Cox ?
Paul Cox est à la fois peintre, illustrateur et graphiste. Il est notamment l’auteur de nombreux livres pour enfants. Mais il est aussi le scénographe et le costumier de Robert le Cochon et les kidnappeurs, c’est-à-dire qu’il en a imaginé les décors et les costumes. Il a appris ce métier en travaillant pour des spectacles musicaux parmi lesquels L’Histoire du soldat, Casse-noisette ou Petrouchka.
En quoi consiste le métier de scénographe ?
La scénographie diffère selon les gens qui la pratiquent, il y a des scénographes professionnels et puis il y a des gens dont ce n’est pas le premier métier. Moi, j’en conçois depuis une dizaine d’années, surtout pour le ballet et la danse, ce qui est un peu différent du théâtre et de l’opéra puisqu’on est censé laisser le plateau très découvert, pour permettre le déplacement des artistes qui bougent bien plus qu’à l’opéra. Je pense que c’est un métier curieusement difficile car, comme un architecte, on ne se rend véritablement compte du résultat de ce que l’on fait que lorsque c’est réalisé, et là, il est un peu tard pour changer !
Le métier de scénographe est très proche de l’illustration, puisqu’il faut servir un ouvrage comme l’illustrateur sert un texte.
Comment avez-vous imaginé le décor de Robert le Cochon ?
J’ai fait des listes d’objets possibles, puis j’ai procédé par élimination. J’ai ensuite fait de nombreux dessins. Chez moi ou à la bibliothèque, je commence d’abord par regarder des tonnes d’images. Je les prends en photo, ça m’évite d’avoir à remanier les livres après, et je les range dans mon ordinateur. Je les ressors et les regarde à nouveau de temps en temps : c’est très stimulant.
Comment en êtes-vous venu à travailler pour Robert le Cochon ?
C’est par amitié pour Ivan Grinberg. En fait, j’ai accepté sa demande avant même de connaître l’ouvrage ! Ivan était secrétaire général au Théâtre de Dijon-Bourgogne pour lequel j’ai réalisé les affiches pendant quelques années. On était très amis et il me disait depuis quelques temps : « J’ai un projet auquel j’aimerais t’associer. »
Si vous étiez un personnage de Robert le Cochon, lequel seriez-vous ?
Peut être Robert… Il est bien, Robert !
Qu’est-ce qui vous plaît particulièrement en lui ?
Je ne sais pas… Je ne crois pas du tout à l’astrologie, mais étonnamment mon signe chinois, c’est le cochon. Et puis c’est par élimination : je ne m’identifie pas du tout à Trashella ni à la lune ou à Nouille. Ferdinand, je le trouve sympathique, mais c’est bel et bien Robert qui m’intéresse.
Est-ce la première fois que vous travaillez à l’Opéra Comique ?
Oui, c’est la première fois. Je suis ravi parce que je trouve que cette salle est un petit bijou ! Le rapport entre la scène et la salle est exquis. Il y a une proximité indéniable : même lorsque l’on est installé au fond de l’orchestre, on se sent très proche des artistes...
Quels sont vos projets ?
La scénographie d’un ballet oublié de Richard Strauss qui s’appelle La Crème fouettée. L’histoire s’inspire lointainement de Casse-noisette ; il est question de trois garçons qui se retrouvent dans une pâtisserie et l’un d’eux fait une indigestion de crème ; le ballet raconte son cauchemar… Mais ce qui m’occupe le plus en ce moment, c’est de concevoir la communication du Théâtre du Nord, à Lille.
Auriez-vous envie de faire un livre Robert le Cochon et les Kidnappeurs ?
Oui, on s’est posé la question. Ce qui m’amuserait beaucoup, c’est de faire une sorte de pop-up ou de découpage, qui rendrait compte des processus d’invention des décors.
À suivre… !
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