C’était ce mardi 25 octobre, veille de l’ouverture de la billetterie rue du Sentier. Toutes les équipes du Comique étaient sur le pont dans la perspective du lendemain. L’accueil du public dans nos locaux provisoires, la nouveauté de ce lieu dans lequel les repères manquent pour que tout se passe bien, loin du kiosque habituel de la place Boieldieu, la réception des coups de fil, des commandes et des demandes de précision. Une frénésie sur deux étages de l’immeuble.
Et puis à quelques mètres de là, rue Favart, dans la salle éponyme, une autre frénésie. Encore plus intense, plus bruyante, plus opérante au sens de la construction, des matériaux de gros œuvre et des éléments de décors qui retrouvent leur place dans un dispositif de pierre et de bois. Ce jour-là, les ouvriers des différentes sociétés qui travaillent sur le chantier semblaient s’être donné rendez-vous. Une impression de fourmilière que les photos que nous vous proposons aujourd’hui ne racontent pas. Comme quoi, la vie d’un chantier un jour n’est pas ce qu’elle est un autre. Comme quoi aussi, il, faut se méfier des images qui ne reflètent la réalité que de ce qu’elle fige et pas forcément ce qui se passe en réalité. La force du hors champ qu’il faut savoir décrypter. A l’orchestre par exemple, un parquet recouvre dorénavant le sol et des fauteuils sont réapparus, preuve que les choses avancent.
Dans certains espaces, le chantier semble toucher à sa fin, dans d’autres, il parait n’en être qu’à ses débuts. Ce contraste est partout. Ici, tout est beau, ravalé, repeint, doré, flambant neuf. Tandis que là, tout n’est que poussière et saleté.
Il faut monter l’escalier de bois qui donne sur les loges des artistes pour se faire une idée du nettoyage qui devra être effectué avant que les salariés, puis les artistes et enfin les spectateurs ne retrouvent leurs habitudes du Comique. Cette agitation à tous les étages, avec son cortège de coup de marteaux, de scies circulaires, a de quoi rassurer.