Le lexique
Le vocabulaire mythologique de l’opéra-ballet Les Fêtes d’Hébé
Les Fêtes d’Hébé comptent de nombreux personnages. Pour mieux les appréhender, on vous donne quelques repères !
Les nymphes :
Ce ne sont ni des déesses ni des mortelles. Ce sont des personnifications de la nature qui ont une vie aussi longue que celle des montagnes. Elles peuvent être aquatiques ou terrestres. Les nymphes aquatiques comprennent :
- Les naïades : nymphes des sources, des ruisseaux et des fleuves ;
- Les océanides : nymphes vivant dans les fonds marins ;
- Les néréides : nymphes qui forment le cortège de Poséidon.
- les hyades : nymphes de la pluie
Les nymphes terrestres comprennent :
- Les oréades : nymphes des montagnes ;
- Les dryades : nymphes des arbres.
Les Muses :
Ce sont les neuf filles de Zeus et de Mnémosyne, fille d’Ouranos et de Gaïa. Elles président aux « arts libéraux », c’est-à-dire la poésie épique et lyrique, la comédie et la tragédie, l’astronomie, la musique et la danse, l’histoire et la pantomime. Elles possèdent chacune des attributs spécifiques et sont fréquemment accompagnées par Apollon.
Les Grâces (ou Charités) :
Il s’agit de trois déesses, filles de Zeus et d’Eurynome. Elles symbolisent le charme, l’amour et la beauté.
Le genre opéra-ballet
L’apparition de l’opéra-ballet
L’opéra-ballet est un genre né en France au XVIIIe siècle, dans lequel la place accordée à la musique est tout aussi importante que celle de la danse. L’opéra-ballet se décompose en tableaux ou entrées et a pour argument une intrigue simple, basée sur le sentiment amoureux. Parce que le mouvement dansé y possède une grande importance, il met souvent en scène des personnages susceptibles de danser comme les divinités mythologiques secondaires car il est, à l’époque, inapproprié de faire danser les dieux.
L’opéra-ballet est l’héritier du ballet de cour, dans lequel la famille royale et la noblesse se produisaient, accompagnées de danseurs professionnels. C’est à la suite de la décision de Louis XIV de ne plus monter sur scène que le ballet de cour a peu à peu disparu, laissant la place à l’opéra-ballet.
Les historiens estiment que Jean-Philippe Rameau, André Campra et Jean-Joseph Mouret sont les trois compositeurs qui ont fait briller le genre de l’opéra-ballet.
Le contexte historique
Les Lumières, siècle de transitions artistiques
Au XVIIIe siècle, époque à laquelle Les Fêtes d’Hébé voient le jour, l’Europe est en plein Siècle des Lumières. On cherche à sortir de « l’illumination divine » et de l’obscurantisme religieux par la raison, la connaissance et l’expérience. Les lois et coutumes européennes sont remises en question par les philosophes, qui ne craignent pas les conséquences de leurs positions.
De nombreux hommes de lettres sont ainsi enfermés ou doivent affronter la censure parce qu’ils osent remettre en question la position des rois, la justice ou la religion catholique, et demandent que l’usage de la raison soit généralisé. Denis Diderot et les écrivains de l’Encyclopédie affirment d’ailleurs que c’est grâce à la réflexion et au savoir que les hommes sont à même de lutter contre l’intolérance. Les positions des Lumières se répandent dans les théâtres, les salons et aussi grâce à la littérature. On considère que la période s’achève en 1789 avec la Révolution française. Parmi les grandes figures des Lumières, on trouve des écrivains et philosophes tels que Kant ou Voltaire, ainsi que des scientifiques, dont Emilie du Châtelet et Lavoisier.
Le Siècle des Lumières est aussi une importante période de transition artistique. Il ferme la porte à l’équilibre et la mesure du classicisme et ouvre celle de la couleur, des décors et de la frivolité rococo en arts plastiques avec notamment Fragonard, Goya, Gainsborough et Vigée Le Brun.
Le chef d'orchestre
William Christie, un passionné de musique baroque
William Lincoln Christie est considéré comme une star de la direction d’orchestre spécialisée dans la musique baroque. Né en 1944 aux États-Unis dans une famille francophile, il découvre la musique baroque française par sa grand-mère lorsqu’il est encore adolescent. S’il songe dans un premier temps à devenir médecin, son goût pour les arts le pousse à étudier l’histoire de l’art à Harvard. Il poursuit ses études à Yale et enseigne le clavecin dont il est passionné.
Parce qu’il refuse de participer à la guerre du Vietnam et parce qu’il est recommandé par l’ambassadeur de la musique auprès de l’Unesco, il quitte les États-Unis en 1968 et devient membre de l’Orchestre Symphonique de la BBC. Trois ans plus tard, il arrive en France et rejoint l’orchestre de l’Office de radiodiffusion-télévision française (ORTF).
Passionné depuis toujours par la musique baroque française, il se donne pour mission de la réhabiliter. Très vite, il est soutenu dans sa démarche par la critique, le public et l’État.
En 1979, il fonde Les Arts florissants, un ensemble auquel il donne le nom de l’opéra composé par Marc-Antoine Charpentier. L’ensemble se consacre à la mise en valeur du répertoire baroque français, en l’interprétant sur de véritables instruments d’époque.
À l’occasion des trois-cents ans de la disparition de Lully, William Christie dirige la recréation de l’opéra Atys à l’Opéra-Comique. Le chef d’orchestre et son ensemble acquièrent alors une renommée dépassant les frontières françaises.
À ce jour, William Christie a reçu de nombreuses distinctions. Naturalisé français en 1995, il est, entre autres, commandeur de la Légion d’honneur et commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres. Il a également été élu à l’Académie des beaux-arts où il a succédé au Mime Marceau.