Opéra de Philippe Boesmans sur un livret de Joël Pommerat d’après sa pièce éponyme.
Créé au Théâtre Royal de La Monnaie, Bruxelles le 30 mars 2014.
Philippe Boesmans est l’un des grands créateurs lyriques contemporains. Son sens du récit et de la scène, son art musical inventif et sensible ont permis à ses opéras Reigen, Wintermärchen, Julie et Yvonne, Princesse de Bourgogne de connaître une diffusion qui les ancre dans le répertoire de notre temps. Pour sa nouvelle création, le compositeur belge sollicite Joël Pommerat dont il investit l’univers littéraire avec Au monde, pièce créée en 2004. L’auteur et metteur en scène français s’engage pour sa part dans son deuxième projet musical après Thanks to my Eyes.
Introduction à l’œuvre par Agnès Terrier 40 minutes avant chaque représentation.
Durée du spectacle : 2h sans entracte
Ce spectacle sera diffusé sur France Musique le 14 mars à 19h dans "Samedi soir à l'opéra", présenté par Judith Chaine. Puis, disponible à la réécoute pendant un mois sur francemusique.fr
En bref
Un riche industriel organise sa succession avant de sombrer dans la sénilité. Mais le rassemblement de ses enfants bouleverse la géométrie familiale tandis que l’approche de la mort oblige chacun à se mettre à nu. Dans une dramaturgie qui transfigure le réalisme du sujet par sa gestion unique du temps et de la scène, la partition dirigée par Patrick Davin déploiera toute la portée symbolique de l’oeuvre.
Scène 1
Ori, fils cadet d’une grande famille, va revenir après cinq ans d’absence, renonçant à sa carrière dans l’armée. Il est attendu par son père âgé, grand industriel, par son frère aîné, par le mari de sa sœur aînée et par sa seconde sœur, une vedette de la télévision.
Scène 2
Les trois sœurs d’Ori se retrouvent. Si Ori a décidé de rentrer, c’est parce que tous fêtent l’anniversaire de la cadette. Adoptée, elle a remplacé une jeune fille disparue et s’interroge sur son identité et son statut dans la famille.
Scène 3
Le père ne comprend pas qu’Ori quitte l’armée.
Scène 4
Alors qu’ils s’apprêtent à fêter la plus jeune, celle-ci allume la télévision, ce qui contrarie la seconde fille. Pressé de s’exprimer sur ses projets, Ori présente un livre qu’il a écrit. Personne n’ose l’ouvrir. Une femme étrangère se présente, engagée par le mari de la fille aînée pour l’aider dans sa grossesse.
Scène 5
La femme étrangère chante en play-back un extrait de My Way, interprété par un homme – peut-être est-ce un rêve de la seconde fille.
Scène 6
Les sœurs aînées réconfortent la plus jeune, qui demande qu’on accepte sa différence.
Scène 7
La seconde fille surprend sa sœur aînée et Ori ensemble. Elle évoque les cauchemars de leur jeune sœur. Seule avec Ori, l’aînée parle de leur enfance. Ils s’embrassent.
Scène 8
La plus jeune fille déclare à son beau-frère qu’elle aime la vieillesse. Il lui rétorque qu’il faut en finir avec les mensonges et que lui seul est capable de dire la vérité. La seconde fille exige qu’on éteigne la télévision.
Scène 9
La femme étrangère enlace tendrement la plus jeune fille – peut-être est-ce un rêve de la seconde fille.
Scène 10
La seconde fille a entendu des cris. Le fils aîné s’étonne de trouver son beau-frère caché dans l’ombre. Alors qu’apparaît le père, Ori sort dans la nuit.
Scène 11
En présence du père endormi, la seconde fille parle avec ses sœurs de trois meurtres de femmes commis pendant la nuit. Elle se rassure à l’idée que leur père les protège. Ori rentre hagard de sa sortie nocturne. La plus jeune fille fait allusion à ses problèmes oculaires. La seconde fille a lu le livre d’Ori mais n’en révèle pas le contenu. La femme étrangère chante My Way – peut-être est-ce un rêve de la seconde fille.
Scène 12
Les aînées s’inquiètent de la santé d’Ori. Le père lui propose la direction de ses affaires. Ori hésite et se heurte à un mur en sortant. Les trois soeurs se retrouvent seules. La plus jeune évoque à nouveau son malaise tandis que la seconde interpelle l’aînée, car personne ne parle de sa grossesse.
Scène 13
La seconde fille avoue à son aînée que l’étrangère apparaît dans ses rêves. Après une semaine de réflexion, Ori ne peut toujours pas répondre à la proposition du père. La seconde fille affirme avoir vu du sang sur son visage.
Scène 14
Dans une atmosphère tendue, Ori confirme son indécision à la famille.
Scène 15
La plus jeune déclare son affection au père et affirme son goût pour la vieillesse.
Scène 16
Ori déclare à l’étrangère qu’il sait qui elle est et qu’il n’a pas peur d’elle. Il la tue – peut-être est-ce un rêve de la seconde fille.
Scène 17
La femme étrangère, nue, chante My Way – peut-être est-ce un rêve de la seconde fille.
Scène 18
Les deux aînées sont angoissées par des cris provenant de chez leur petite sœur. Le père, d’abord introuvable, sort de la chambre. La seconde fille évoque une rumeur selon laquelle circuleraient des photos d’Ori couvert de sang. La femme étrangère s’adresse dans sa langue au mari de l’aînée.
Scène 19
L’aînée affirme ne pas savoir qui est le père de son enfant. Le père annonce avec difficulté qu’Ori accepte la direction des affaires de la famille. La seconde fille se réjouit de s’être vu confier une nouvelle émission avec des animaux.
Scène 20
L’aînée assure Ori, qui porte des lunettes noires, qu’elle le comprend. La famille regarde la nouvelle émission mais le père ne reconnaît plus sa fille vedette. Tandis que ses sœurs ne cessent de lui dire combien elle est belle et drôle, elle s’effondre.
Direction Musicale, Patrick Davin • Mise en scène, Joël Pommerat • Avec Frode Olsen, Werner Van Mechelen, Philippe Sly, Charlotte Hellekant, Patricia Petibon, Fflur Wyn, Yann Beuron, Ruth Olaizola • Orchestre Philharmonique de Radio France
Voir toute la distributionDimanche 22 Février 2015 - 15h
Mardi 24 Février 2015 - 20h
Jeudi 26 Février 2015 - 20h
Vendredi 27 Février 2015 - 20h
2h - Salle Favart
110, 87, 67, 41, 15, 6€
Distribution
Orchestre Philharmonique de Radio France
Commande, Théâtre Royal de La Monnaie
Coproduction, Opéra Comique, Théâtre Royal de La Monnaie