À un idéaliste qui se double d’un amoureux de l’Italie comme Berlioz, la comédie de Shakespeare présente un sujet longtemps caressé.
L’Italie de la Renaissance, les grandioses rivages siciliens, le souffle de la mer et des épopées guerrières, les joutes de l’esprit dans des cours où seigneurs et artistes développent un art de vivre commun : la rêverie romantique sur les premiers siècles de l’histoire moderne a produit bien des chefs-d’œuvre aux arts plastiques comme à l’opéra. Avec ce retour aux sources, Berlioz créait une œuvre à son image – caustique et tendre, sublime et grotesque, sensible et puissamment lyrique – qui est aussi l’une des plus belles réalisations du genre.
Opéra-comique en deux actes, 1862. Livret d'Hector Berlioz d’après Beaucoup de bruit pour rien, de William Shakespeare. Adaptation du livret de Dan Jemmett et Bob Goody.
Acte I
À Messine au XVIe siècle, les Siciliens célèbrent la victoire sur les Maures des troupes du vaillant général Don Pedro, que le gouverneur Léonato s’apprête à accueillir. Sa fille Héro attend avec impatience son futur époux, l’officier Claudio, mais sa nièce Béatrice tourne en dérision la vaillance militaire, dirigeant ses sarcasmes contre un autre officier, Bénédict. Autant les retrouvailles sont tendres pour les fiancés, autant elles sont orageuses entre Béatrice et Bénédict, à qui invectives et moqueries réciproques procurent un étrange plaisir. Lorsque le général confirme à Claudio ses noces imminentes, l’intéressé est aussi ravi que Bénédict horrifié. Don Pedro conspire alors avec Claudio pour amener les deux ennemis à se marier aussi, selon le vœu secret du gouverneur. Somarone, le maître de musique, fait travailler son chœur et son orchestre pour la fête du soir. Son soi-disant chef-d’œuvre est malmené par les choristes puis répété devant un général guère mélomane. Après le départ des musiciens, le général et Claudio entament une conversation sur Béatrice dans le dessein de faire croire à Bénédict qu’elle est désespérément amoureuse de lui. Resté seul, le jeune homme reconnaît les qualités de Béatrice et décide d’abdiquer son orgueil pour céder à l’amour. De son côté, Héro a tenu le même genre de conversation avec sa suivante Ursule, non loin de Béatrice qui n’en a pas perdu un mot. La nuit tombe, pleine de promesses.
Acte II
Dans le palais du gouverneur, la soirée est avancée et la cave bientôt vide. Déjà bien éméché, Somarone improvise une chanson à boire pour l’assemblée en attendant d’aller diriger la cérémonie. Béatrice est très tourmentée par ses sentiments mais finit par s’avouer qu’elle aime Bénédict et que son aversion était peut-être une crainte de céder à l’amour. Surprises et ravies de la retrouver adoucie, Héro et Ursule tentent de la convertir à l’idée même du mariage. Juste avant les noces, la rencontre entre les deux anciens ennemis manque de tourner à l’altercation mais Bénédict parvient à bouleverser la jeune fille rebelle. L’arrivée du cortège nuptial d’Héro et Claudio ainsi que la mention d’un second contrat de mariage en blanc précipitent les aveux : Béatrice et Bénédict se marient eux aussi… pour le meilleur et pour le pire.
Direction musicale, Emmanuel Krivine • Mise en scène, Dan Jemmett • Avec Christine Rice, Allan Clayton, Ailish Tynan, Elodie Méchain, Edwin Crossley-Mercer, Jérôme Varnier, Michel Trempont, Giovanni Calò, Bob Goody, David Lefort • Les éléments • La Chambre Philharmonique
Voir toute la distributionSalle Favart
108, 87, 65, 40, 15, 6 €
Distribution
Production
Opéra Comique
Coproduction
Grand Théâtre de la Ville de Luxembourg
Coproducteur associé
Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française