Un soir d'avril 1673, rue de Vaugirard à Paris, des spectateurs curieux découvrent le tout premier opéra français dans un jeu de paume converti en modeste théâtre.
Le livret de « Cadmus et Hermione » est signé par un académicien réputé, la partition par le brillant surintendant de la musique du roi. Leur œuvre chantée et dansée possède la distinction des spectacles de cour et s'enchâsse dans un drame d'une cohérence inédite. Se détournant du modèle italien pour mieux séduire son public et son roi, Lully vient de poser les bases de l’art lyrique français : architecture, langage, poétique, tout découlera de ce magistral coup d'essai, dont la présente production veut restituer l'authenticité autant que la vitalité.
Les amours mouvementées du vaillant Cadmus et de la fidèle Hermione marquent la naissance d'une institution et d'un genre qui imposeront leur singularité dans l'Europe lyrique.
Tragédie mise en musique en un prologue de cinq actes de Jean-Baptiste Lully
Poème de Philippe Quinault d’après Les Métamorphoses d’Ovide
Créé à l’Académie royale de musique le 27 avril 1673
Prologue
Allégorie du règne sur le mode du Sol invictus. Interrompant les jeux paisibles des divinités champêtres, des nymphes et des bergers, l’Envie suscite le monstrueux serpent Python qui est bientôt terrassé par la lumière du Soleil. Baignés par son éclat protecteur, les jeux reprennent avec plus d’allégresse.
Acte I
Le prince égyptien Cadmus, parti à la recherche de sa sœur Europe, s’est arrêté en Grèce où il est tombé sous le charme d’Hermione, fille de Mars. Celle-ci est courtisée par le roi de cette contrée, un géant grotesque, protégé du dieu. Pour la conquérir, Cadmus doit donc surmonter les obstacles dressés par Mars autour de la princesse, également défendue par Junon, mais il trouve à ses côtés Pallas.
Acte II
Pendant que son compagnon Arbas se consacre aux dames de la suite d’Hermione – il repousse les avances de la Nourrice et conte fleurette à Charite –, Cadmus fait ses adieux à sa bien aimée. L’Amour tente de distraire la princesse avant de lui promettre de protéger celui qu’elle aime.
Acte III
Est venu le temps de la première épreuve : Cadmus doit triompher du dragon de Mars, qui terrifie ses compagnons en dévorant deux malheureux Africains. Arbas fait mine de le combattre, mais Cadmus le terrasse, lui, pour de vrai. Les desservants du dieu de la guerre lui offrent leurs sacrifices, mais le dieu balaie les offrandes et réclame de nouveaux exploits.
Acte IV
Cadmus a recueilli les dents du dragon : il les sème et de chacune naît un soldat terrible. Amour jette au milieu d’eux une grenade qui les pousse à s’entretuer. Les quelques survivants se rangent auprès de Cadmus. Le Géant et ses compagnons attaquent à leur tour le prince, mais Pallas les pétrifie grâce à son bouclier orné de la tête de Méduse. Cadmus retrouve alors sa princesse, mais Hermione lui est aussitôt enlevée par ordre de Junon.
Acte V
Cadmus se désespère lorsque Pallas le rassure : les dieux, sous l’égide de Jupiter, lui rendent Hermione et consacrent leurs amours. Une fête somptueuse, animée des chants d’Arbas, Charite et la Nourrice, célèbre les noces de Cadmus et Hermione.
Direction musicale Vincent Dumestre • Mise en scène Benjamin Lazar • Chœur et orchestre du Poème Harmonique
Voir toute la distributionSalle Favart
70, 60, 50, 33, 17, 6 €
Distribution
Direction musicale, Vincent Dumestre
Mise en scène, Benjamin Lazar
Collaboration à la mise en scène, Louise Moaty
Chorégraphie, Gudrun Skamletz
Scénographie, Adeline Caron
Costumes, Alain Blanchot
Lumières, Christophe Naillet
Maquillage, Mathilde Benmoussa
Cadmus, André Morsch
Hermione, Claire Lefilliâtre
Charite – Melisse, Isabelle Druet
Amour – Pales, Camille Poul
Arbas – Pan, Arnaud Marzorati
Nourrice – Dieu champêtre, Jean-François Lombard
Danseurs, chœur et orchestre du Poème Harmonique
Production, Théâtre National de l’Opéra Comique
Coproduction, Centre de Musique Baroque de Versailles, Fondation Royaumont, Théâtre de Caen (20, 22 mars 2009), Opéra de Rouen-Haute Normandie (3, 5, 6 février 2008), Le Poème Harmonique
Coréalisation, Centre de Musique Baroque de Versailles
Les décors sont financés par « Musiques du Baroque Français », mécène principal du Centre de Musique Baroque de Versailles