Tragédie biblique en cinq actes et un prologue, 1688. Livret du Père Bretonneau.
Introduction à l’œuvre par Agnès Terrier 40 minutes avant chaque représentation.
Les Arts Florissants et l'art de spirituel de Charpentier
Quand Lully régentait l'opéra par la grâce d'un privilège royal, Marc-Antoine Charpentier devait réserver son inspiration lyrique à des contextes privés ou plus modestes. Mais le dernier collaborateur de Molière dominait les genres sacrés qu'il transcendait d'une inspiration nourrie aux sources romaines. Le monopole du surintendant Lully lui permettait d'explorer un registre plus sensible, celui du chant de l'âme. Habité par un sens inné du drame, Charpentier développa un opéra affranchi des canons lullistes dans le cadre des collèges jésuites, où le théâtre avait vertu pédagogique en soi. Combattant pour les Philistins, le jeune David se prépare au métier de roi sur les champs de bataille. L'apprentissage guerrier sourirait à ce héros s'il ne devait affronter le terrible roi Saül, dont le fils Jonathas est son ami de cœur. David et Jonathas célèbre la loyauté dans une tragédie édifiante.
« Lundi 22 avril 2013, s’est tenue à Londres pour la première fois la cérémonie de remise des Opera Awards. Organisée par l’Opera Awards Foundation, cette manifestation annuelle a pour ambition de devenir un équivalent des Oscars américains, pour le monde de l’opéra et sur un plan international. En cette année inaugurale, 21 prix dans autant de catégories ont été remis à des lauréats sélectionnés par un jury de professionnels parmi 102 nominés. »
David et Jonathas dans la catégorie « redécouverte de l’année »
ACTION ANTÉRIEURE
Saül, roi d’Israël, a recueilli dans son palais le berger David, vainqueur du géant Goliath et chanteur dont la voix apaise ses angoisses. Mais Saül en vient à se méfier de David, qu’il soupçonne de vouloir le détrôner. L’amitié qui lie le jeune homme à son fils Jonathas ne fait qu’aviver ses craintes. Dans un accès de rage, il lance son javelot sur David qui s’enfuit de la cour et trouve refuge auprès des ennemis d’Israël, les Philistins, et de leur roi Achis. Mais les chefs de guerre philistins, jaloux de sa gloire, le chassent.
ARGUMENT
ACTE I
David ayant vaincu les Amalécites, les Philistins le rappellent dans leur camp. Guerriers, bergers et prisonniers libérés par David chantent sa clémence. Resté seul, le jeune homme se lamente : il craint que son retour auprès des Philistins ne l’amène à guerroyer contre Israël et son ami Jonathas. Mais le roi Achis s’apprête à rencontrer Saül pour négocier une trêve. Il remet sa décision entre les mains de David qui plaide pour la paix.
ACTE II
Joabel, chef de l’armée des Philistins, incite David à la guerre, mais ce dernier lui résiste. Envieux de sa gloire, Joabel laisse éclater sa colère : il décide de nourrir les soupçons de Saül pour faire échouer la trêve. Pendant ce temps, David retrouve Jonathas et tous deux célèbrent les charmes de la paix.
ACTE III
Lors de sa confrontation avec Achis, Saül lui fait part de sa méfiance envers David et lui enjoint d’exécuter le jeune homme, ce qu’Achis refuse. Lorsque David se présente devant Saül, ce dernier l’accuse de trahison et demande à Jonathas de le venger. Mais Jonathas se détourne, ce qui redouble la colère du roi. Terrifié par cette scène, David se retire, dérobade qui conforte les soupçons de Saül. Il part à sa poursuite, tandis que Joabel se félicite du succès de ses calomnies.
Scène intermédiaire
(Prologue de l'oeuvre originale)
Doutant du soutien de Dieu, Saül se rend auprès d’une pythonisse et lui demande de faire apparaître le spectre de Samuel, l’illustre souverain auquel il a succédé. Cédant aux incantations de la sorcière, l’Ombre de Samuel surgit. Elle déclare à Saül que le Ciel l’a abandonné.
ACTE IV
Comprenant que la trêve va être rompue, David élève une prière vers le Ciel. Jonathas le surprend et lui reproche de le fuir. Désespérés, les deux amis doivent se quitter. Resté seul, Jonathas est déchiré : doit-il suivre son ami et abandonner son père ? Mais le bruit des combats l’appelle à la bataille où il entend protéger David. Saül met fin à la trêve en invectivant Achis. Joabel se réjouit que le roi des Philistins décide finalement d’engager le combat.
ACTE V
Au plus fort de la bataille, Jonathas est grièvement blessé. Saül s’en prend aux gardes qui l’accompagnent puis, au comble de la fureur, retourne combattre David. Alors que les Philistins remportent la victoire, David vient au chevet de Jonathas qui expire dans ses bras. David laisse éclater son désespoir. Blessé à mort, Saül tente en vain de le frapper dans un dernier sursaut. Achis proclame alors David nouveau roi d’Israël. Mais au milieu des chants de victoire, le vainqueur est désemparé : «J’ai perdu tout ce que j’aime / Pour moi tout est perdu.»
Alain Perroux – Festival d’Aix-en-Provence
Lundi 14 Janvier 2013 - 20h
Mercredi 16 Janvier 2013 - 20h
Vendredi 18 Janvier 2013 - 20h
Dimanche 20 Janvier 2013 - 15h
Mardi 22 Janvier 2013 - 20h
Jeudi 24 Janvier 2013 - 20h
Salle Favart
120, 95, 74, 41, 15, 6 €
Distribution
Orchestre et chœur, Les Arts Florissants
Ensemble associé, Les Arts Florissants avec le soutien de la Selz Foundation
Production, Festival d'Aix-en-Provence
Coproduction, Opéra Comique, Théâtre de Caen