Opéra en un prologue et 3 actes. Livret de Nahum Tate. Première représentation connue en décembre 1689 à la Boarding School for Girls, à Londres. Reprise de Dido and Aeneas (décembre 2008).
Introduction à l’œuvre par Agnès Terrier 40 minutes avant chaque représentation
Le seul opéra de Purcell lui fut sans doute commandé en 1684 par un roi anglais francophile, Charles II, dont le décès annula la création à la cour. Dans les théâtres londoniens, on préférait les ouvrages mixtes où la musique servait à agrémenter les scènes parlées. Si bien que Dido and Aeneas ne vit le jour que plus tard, dans une école de jeunes filles. Texte politique, L’Énéide de Virgile célébrait les exploits du héros troyen destiné par les dieux à fonder Rome. Didon, la reine de Carthage, n’occupait qu’une étape du périple d’Énée. Mais l’opéra tel qu’il s’épanouit au XVIIe siècle était centré sur les passions et dans les nombreux ouvrages inspirés par Virgile, la femme bafouée prit le pas sur l’homme d’action. Archétype de la trahison amoureuse, Didon donne à entendre le chant de l’âme. Pour l’avoir formulé si parfaitement dans la langue anglaise, Purcell fut sacré Orpheus Britannicus par ses contemporains.
Adaptation de la production des Wiener Festwochen créé à Vienne le 11 mai 2006
Prologue
La guerre de Troie a opposé les petits royaumes de Grèce, coalisés sous l’autorité d’Agamemnon, à la cité grecque de Troie en Asie mineure (aujourd’hui Turquie). Le prince troyen Énée a vu ses concitoyens exterminés, sa ville détruite, et a perdu presque toute sa famille. Ce guerrier valeureux, fils de Vénus et d’Anchise, quitte l’Asie mineure avec son fils et quelques compagnons. Son origine divine l’appelle en effet à refonder Troie sur des rivages plus propices de la Méditerranée (ce sera Rome, qui régnera sur le monde antique). Une tempête jette son bateau sur les côtes africaines (aujourd’hui tunisiennes). Il est accueilli en héros dans le nouveau royaume de Carthage, où le récit de ses aventures est déjà parvenu. La fondatrice et reine de Carthage, Didon (dite aussi Élissa), reçoit d’autant mieux Énée que, veuve, son autorité est contestée par le royaume voisin. Malgré sa piété, Énée est vite séduit par l’illusion que Troie pourrait renaître dans la riante cité de Carthage s’il demeurait au côté d’une reine pleine de charme. De son côté, Didon, qui connaît le destin d’Énée, ne peut s’empêcher de voir en lui un roi idéal pour Carthage. L’escale d’Énée se prolonge…
Acte I
Dans son palais, Didon ne parvient plus à cacher ses tourments. Sa sœur Belinda devine qu’elle aime Énée sans comprendre que Didon redoute la volonté des dieux. Belinda encourage Didon à accepter l’amour qu’elle éprouve. Une telle union assurerait la prospérité de Carthage, l’honneur de la reine et le bonheur d’Énée qui ne cache pas ses tendres sentiments. Aux encouragements de Belinda se mêlent ceux de la seconde Dame d’honneur et du chœur des courtisans. Tous engagent Didon à assumer ses désirs de femme pour le bien de son peuple. Énée paraît, accompagné par sa suite de Troyens, et se déclare à la reine. Elle tente faiblement de le repousser tandis qu’il se montre prêt à forcer le destin pour demeurer auprès d’elle et servir Carthage. Belinda et le chœur encouragent l’Amour à vaincre les réticences de Didon. Celle-ci finit par céder au fils de Vénus et toute la cour se réjouit.
Acte II
Première scène
Le lendemain matin, Didon et Énée célèbrent leur union par une grande partie de chasse. Mais la Magicienne rassemble ses sorcières dans une grotte afin de fomenter la destruction de Carthage. Tout bonheur lui faisant horreur, elle a décidé de ruiner les projets de Didon et d’avancer l’heure du destin pour le héros troyen. Elle troublera la partie de chasse par un orage, puis un Esprit maléfique apparaîtra à Énée sous l’apparence de Mercure et lui ordonnera de partir sur le champ.
Seconde scène
Dans un bois, Didon et Énée ont interrompu la chasse, et les courtisans les divertissent par des danses et des chants à la gloire de Diane. Un orage éclate et Belinda les presse de rentrer. Énée, qui s’est attardé, voit paraître l’Esprit maléfique sous les traits de Mercure. Celui-ci lui enjoint d’obéir à Jupiter au plus vite et de quitter Didon pour appareiller vers l’Italie avec ses guerriers. Énée se soumet mais blâme les dieux de l’acculer au parjure.
Acte III
Première scène
Dans le port de Carthage, les marins troyens s’apprêtent à reprendre la mer le cœur léger, sans regretter les femmes qu’ils abandonnent. La Magicienne et ses sorcières se réjouissent de la détresse imminente de la reine, qui sera fatale à Carthage. Reste à déchaîner une tempête qui coulera le navire d’Énée, et leur joie sera complète.
Seconde scène
Au palais, Didon voudrait prier mais sait que les dieux seront inflexibles. Lorsqu’Énée vient lui annoncer l’ordre divin, elle lui reproche de l’avoir trompée : il savait qu’il devait partir et l’a offensée. Énée proteste et décide de désobéir à Jupiter. Hors d’elle, Didon le renvoie. Après son départ, elle demeure entourée par Belinda et sa cour, et se donne la mort dans une ultime lamentation.
Direction musicale, William Christie, (le 8 mars à 19h) Jonathan Cohen • Mise en scène, Deborah Warner • Avec Malena Ernman, Nikolay Borchev, Judith Van Wanroij, Hilary Summers, Lina Markeby, Céline Ricci, Ana Quintans, Marc Mauillon , Ben Davies, Fiona Shaw • Orchestre et chœur Les Arts Florissants
Voir toute la distributionLundi 05 Mars 2012 - 19h
Lundi 05 Mars 2012 - 21h30
Mercredi 07 Mars 2012 - 19h
Mercredi 07 Mars 2012 - 21h30
Jeudi 08 Mars 2012 - 19h00
Jeudi 08 Mars 2012 - 21h30
Salle Favart
108, 87, 65, 40, 15, 6 €
Distribution
Orchestre et chœur Les Arts Florissants
Production, Opéra Comique
Coproduction, De Nederlandse Opera, Amsterdam
Adaptation de la production des Wiener Festwochen créé à Vienne le 11 mai 2006
Spectacle en anglais surtitré