Texte éminemment politique, L’Enéide de Virgile célébrait les exploits du héros troyen chassé par les Grecs et destiné par les dieux à fonder Rome.
Didon, la princesse phénicienne devenue reine de Carthage, n’occupait qu’une étape de ce glorieux périple. Le propos de l’opéra tel qu’il s’épanouit au XVIIe siècle est bien différent et c’est pourquoi la femme bafouée y prend le pas sur l’homme d’action. Archétype de la trahison amoureuse, Didon inspirera plus d’une centaine d’opéras aux compositeurs occidentaux, de Cavalli à Britten. Mieux que tout autre, cette figure déchirée donne à entendre le chant de l’âme.
Opéra en un prologue et trois actes de Henry Purcell. Livret de Nahum Tate.
Première représentation connue en décembre 1689 à la Boarding School for Girls, à Londres
Contexte
La guerre de Troie a opposé les petits royaumes de Grèce à la cité grecque de Troie en Asie mineure. Le prince troyen Énée quitte sa patrie pour refonder Troie sur des rivages plus propices (ce sera Rome). Mais une tempête jette son bateau sur les côtes africaines. La fondatrice et reine de Carthage Didon reçoit d’autant mieux Énée que, veuve, son autorité est contestée par le royaume voisin. Le héros lui apparaît resplendissant car Vénus lui donne une lumineuse beauté. L’écoutant conter ses aventures, Didon boit le poison d’un long amour. Prologue. La musique composée par Purcell pour le prologue a été perdue. Deborah Warner a néanmoins choisi de maintenir le principe du prologue en remplaçant le texte de Nahum Tate par un choix de poèmes de Ted Hugues, Thomas Stearns Eliot et Wiliam Butler Yeats.
Acte I
Dans son palais, Didon ne parvient plus à cacher ses tourments. Sa soeur Belinda devine qu’elle aime Énée sans comprendre que Didon redoute la volonté des dieux et craint de trahir la mémoire de son premier époux. Belinda l’encourage à accepter cet amour. Une telle union assurerait la prospérité de Carthage, l’honneur de la reine et le bonheur d’Énée qui ne cache pas ses sentiments. Aux encouragements de Belinda se mêlent ceux de la seconde Dame d’honneur et du choeur des courtisans. Tous engagent Didon à assumer ses désirs pour le bien de son peuple. Énée paraît et se déclare à la reine. Elle tente de le repousser tandis qu’il se montre prêt à forcer le destin pour demeurer auprès d’elle et servir Carthage. Didon finit par céder à sa passion et toute la cour se réjouit.
Acte II
Le lendemain matin, Didon et Énée célèbrent leur union par une partie de chasse. Mais la Magicienne rassemble ses sorcières afin de fomenter la destruction de Carthage. Tout bonheur lui faisant horreur, elle a décidé de ruiner les projets de Didon et d’avancer l’heure du destin pour le héros troyen. Elle troublera la chasse par un orage, puis un Esprit maléfique apparaîtra à Énée et lui ordonnera de partir sur le champ. Dans un bois, Didon et Énée ont interrompu la chasse et les courtisans les divertissent par des danses et des chants à la gloire de Diane. Un orage éclate et Belinda les presse tous de rentrer à laville. Énée voit paraître l’Esprit maléfique qui lui enjoint d’obéir à Jupiter et d’appareiller vers l’Italie avec ses guerriers. Énée blâme les dieux de l’acculer au parjure.
Acte III
Dans le port de Carthage, les marins troyens s’apprêtent à reprendre la mer le coeur léger. La Magicienne et ses sorcières se réjouissent de la détresse imminente de la reine, qui sera fatale à Carthage. Reste à déchaîner une tempête qui coulera le navire d’Énée, et leur joie sera complète. Au palais, Didon maudit son sort. Lorsque Énée vient lui annoncer l’ordre divin, elle lui reproche de l’avoir trompée. Énée lui jure de désobéir à Jupiter. Hors d’elle, Didon le renvoie. Après son départ, elle demeure entourée par Belinda et sa cour et se donne la mort.
Direction musicale, William Christie • Mise en scène, Deborah Warner • Avec Malena Ernman, Christopher Maltman, Judith van Wanroij, Hilary Summers, Lina Markeby, Ana Quintans, Céline Ricci, Marc Mauillon, Ben Davies • Chœur et orchestre Les Arts Florissants
Voir toute la distributionSalle Favart
100, 85, 70, 40, 15, 6 €
Distribution
Production
Opéra Comique, Adaptation d’une production des Wiener Festwochen 2006, dont la création a eu lieu le 11 mai 2006 à Vienne
Coproduction
De Nederlandse Opera, Amsterdam
Figurantes (enfants), Loubna Abdelli, Tara Aïta, Sabine Audelin, Constance Aupetit, Clara Babiau, Alexandra Babiau, Marie Beaujeux, Alexandra Bibaut, Lilia Boukaïba, Aurore Bresset, Tara Buzdon, Jade Castel, Sara Cavrel, Jade Cenderelli, Jasmine Chazelas, Lucie Courcier, Adèle Courcier, Lou Darmangeat, Jinane Dolbec, Yandé Fall, Thaïs Fischer, Shaïnés Foughali, Sirine Guiot, Zoé Guiot, Sofia Hansson, Charlotte Issaly, Neige Jumeau, Adélie Laforge, Agnès Leblanc, Olivia Lindon, Chloé Maire, Lucile Malavergne, Alexia Marouani, Sarah Massart-Weit, Clémence Meunier, Inès Nadal, Maïa Obolensky, Garance Perrois, Kimberley Pregasse-Antoine, Capucine Pulisciano-Fernez, Anna Robyn, Leila Schütz, Constance Sichel, Wanda Simalty, Hanna Thang, Margot Thang, Laetitia Tibi, Gabrielle Tort, Absa-Diatou Touré, Tanisha Tshisekedi.