Favola drammatica musicale en un prologue et 3 actes. Livret de Giovanni Faustini. Créée au Teatro San Cassiano de Venise en 1643.
Introduction à l’œuvre 40 minutes avant chaque représentation.
Cavalli dirigeait à Venise le Teatro San Cassiano, première salle d’opéra publique d’Europe, lorsqu’il créa Egisto qui devait remporter un succès immense dans toute la Péninsule. Avec Faustini, collaborateur aussi important pour lui que Quinault le fut pour Lully, il façonna l’opéra vénitien entre profusion scénique, humour burlesque et expressivité musicale exacerbée.
Leur fable musicale met en scène non pas le meurtrier d’Agamemnon mais deux couples dont des dieux capricieux éprouvent la fidélité amoureuse. Travestissements, rapts, menaces, illusions, démence : les puissances de l’imaginaire troublent les cœurs des passions les plus extrêmes.
Conservée dans deux copies différentes à Venise et à Vienne, la partition est reconstituée par Vincent Dumestre qui présente ainsi avec Benjamin Lazar et à la tête du Poème Harmonique, après Cadmus et Hermione, un second spectacle dans notre institution ainsi que la création de l’œuvre en France.
Prologue
La Nuit appelle les ombres à partir combattre avec elle le soleil dans l’autre hémisphère. L’Aurore peut donc s’établir sur l’île de Zacinto, en mer ionienne.
Acte I
Au petit matin, Lidio entraîne sa bien-aimée Clori dans le bocage où elle lui montre qu’elle a gravé leurs deux noms sur les arbres. Leur bonheur est troublé par les soupirs d’un homme endormi. Il se plaint à haute voix d’avoir été trahi par Clori. Découvrant qu’il s’agit d’Egisto, Clori s’évanouit au grand étonnement de Lidio. Il l’emmène tandis qu’Egisto et Climene s’éveillent. Tous deux se sont échappés d’esclavage et Egisto a ramené Climene dans sa patrie. Désormais libre, il veut retourner à Délos et y retrouver sa maîtresse Clori dont il fut séparé par Vénus : n’est-il pas en effet descendant du Soleil, l’ennemi de la jalouse déesse ? Climene aussi a été, lors de son enlèvement par des pirates, séparée de son fiancé Lidio. C’est alors qu’ils découvrent les inscriptions sur les arbres : l’un et l’autre ont été trahis pendant leur absence et, à l’espoir, succède l’esprit de vengeance. Errant dans la campagne paraît Hipparco, soupirant malheureux de Clori. Sa colère s’attise devant les troncs gravés. La vieille Dema tente de jouer les entremetteuses et va jusqu’à prôner la polygamie et l’infidélité. De son côté, Clori remercie le capricieux Amour de lui avoir présenté Lidio et semble ne guère regretter Egisto. Chez Vénus, Beauté et Volupté se réjouissent de leurs pouvoirs. Elles accueillent avec effusion Amour, «bambin aveugle et nu» mais tout-puissant. Vénus déplore qu’Egisto ait retrouvé la trace de Clori : Amour part aussitôt chercher aux Enfers une Furie qui tourmentera Egisto.
Acte II
Egisto se lamente à travers la campagne. Il rencontre Clori qui nie le reconnaître, le traite d’imposteur et soutient qu’Egisto est mort. Il cède au désespoir et montre les premiers signes de la folie. son ancien amour, Lidio. Leur rencontre confirme son infortune : sans honte, Lidio reconnaît aimer Clori après avoir joui des faveurs de Climene. Furieuse, celle-ci se confie à son frère Hipparco qui saisit ce prétexte d’honneur pour panser son amour déçu : en tuant Lidio, il vengera autant sa soeur que le dédain dont Clori l’accable. La nourrice Dema passe par là, déplorant de ne plus être aimée des jeunes gens qu’elle convoite toujours. Aux Enfers, Semele, Fedra, Didone et Hero, toutes mortes de désespoir amoureux, attrapent Amour pour en tirer vengeance. Apollon vient le tirer d’affaire à une condition : qu’Amour réconcilie Clori avec son cher Egisto. Amour promet de faire le bien à l’avenir mais personne ne le croit.
Acte III
Dans le bocage, Clori et Lidio ont retrouvé le bonheur maisHipparco les surprend. Il enlève Clori et laisse Lidio ligoté à Climene, armée pour le tuer. Désolé de perdre Clori, Lidio réclame la mort mais, toujours amoureuse, Climene ne parvient pas à le tuer et veut se poignarder à ses pieds. Devant cet acte extrême d’amour, Lidio revient à ses premiers sentiments. Amour paraît : il est ravi de ce revirement qu’il attribue à ses flèches mais, traumatisé par la scène des Enfers, il conspue la gent féminine. Egisto erre, pris de folie, en proie à d’effrayantes visions : il s’imagine descendre aux Enfers. Pendant ce temps, Hipparco implore en vain Clori, enlevée dans son palais. L’arrivée de Lidio et Climene à nouveau unis apaise le frère jaloux. Egisto paraît et donne aux jeunes gens le spectacle de sa folie. Si les hommes s’en amusent, Climene s’inquiète que son délire ne les entraîne eux aussi dans la folie. Quant à Clori, elle est prise de pitié à tel point qu’elle sent son amour renaître. Une déesse, la Première Heure, envoyée par Apollon, vient rendre la raison à Egisto. Egisto et Clori s’apprêtent à retourner à Délos et se séparent d’Hipparco, Climene et Lidio, qui chantent les louanges d’Amour.
Direction musicale, Vincent Dumestre • Mise en scène, Benjamin Lazar • Marc Mauillon, Anders Dahlin, Claire Lefilliâtre, Isabelle Druet, Cyril Auvity, Ana Quintans, Luciana Mancini, Serge Goubioud, David Tricou • Orchestre, Le Poème Harmonique
Voir toute la distributionMercredi 01 Février 2012 - 20h
Vendredi 03 Février 2012 - 20h
Dimanche 05 Février 2012 - 15h
Lundi 06 Février 2012 - 20h
Mercredi 08 Février 2012 - 20h
Jeudi 09 Février 2012 - 20h
2h45 - Salle Favart
115, 95, 70, 40, 15, 6 €
Distribution
Orchestre Le Poème Harmonique
Production : Opéra Comique
Coproduction: Opéra de Rouen-Haute Normandie, Les Théâtres de la ville de Luxembourg, Le Poème Harmonique
Spectacle en italien surtitré