Afin de célébrer l’œuvre et la mémoire de Christian Boltanski, le Centre Pompidou, l’Opéra Comique, le château de Versailles et le musée du Louvre s’associent pour rendre un hommage à cet immense artiste, disparu le 14 juillet dernier. Pensé comme une traversée dans l’œuvre sensible de Christian Boltanski, cet hommage convie le public à (re)découvrir plusieurs pièces emblématiques de son travail.
Dès le 12 octobre 2021 : parcours entre le château de Versailles, le musée du Louvre et le Centre Pompidou, avec l’Opéra Comique
Installation sonore dans la Chapelle Royale du château de Versailles, archives monumentales dans la Grande Galerie du Louvre, réaccrochage inédit des salles consacrées à l’artiste au Musée national d’art moderne, tout un chacun pourra déambuler dans « la vie impossible de Christian Boltanski » jusque dans le parking du Centre Pompidou où sera rejouée Fosse, sa dernière expérience opératique créée en 2020 par l’Opéra Comique.
Les quatre institutions rassemblées pour la première fois ont ainsi souhaité inviter le public à se souvenir. Se souvenir comme l’artiste s’est toujours attaché à le faire pour lutter contre la finitude et l’oubli, reconstituant la vie des êtres pour dessiner à travers toutes leurs « petites mémoires » une forme fragile et troublante de mémoire collective de l’humanité.
Fosse
Mardi 12 octobre 2021, de 18h à 23h
Dans le Parking du Centre Pompidou, Forum-1
Un opéra de Christian Boltanski, Jean Kalman et Franck Krawczyk, une commande de l’Opéra Comique
Produit par l’Opéra Comique en janvier 2020 dans le parking du Centre Pompidou en point d’orgue à sa rétrospective « Faire son temps », Fosse est un projet singulier que Christian Boltanski souhaitait comme un trait d’union poétique entre le monde visible et sensible.
En prélude à cet hommage, Annette Messager a souhaité la re-création de cette expérience d’un art total et hors du temps, plongeant les visiteurs au cœur d’un univers mystérieux aux allures orphiques.
Imaginée avec le compositeur Franck Krawczyk et le créateur lumière Jean Kalman, Fosse est un opéra sans fin ni début où chacun peut retrouver le fil d’une histoire.
Lumières, âmes errantes, musiciens et comédiens font ainsi vivre cet opéra d’un nouveau genre dans lequel les mouvements du public font aussi partie de l’œuvre, transformant le parking du Centre Pompidou en une antre dantesque où résonnent les voix de la soprano Karen Vourc’h, accompagnée de vingt-huit choristes de l’ensemble accentus, la musique de treize violoncelles, dont celle de Sonia Wieder-Atherton, six pianos, percussions et guitare électrique, dans une coordination artistique signée Plein Jour.
Avec le soutien de la Galerie Marian Goodman
Œuvre pour soprano, violoncelle solo, chœur, 12 violoncelles, 6 pianos, percussions et guitares électriques
Conception Christian Boltanski, Jean Kalman, Franck Krawczyk
Assistant musical Nicolas Worms
Assistante scénographe Elsa Ejchenrand
Coordination artistique Plein Jour
Soprano Karen Vourc’h
Violoncelle solo Sonia Wieder-Atherton
Violoncelles Hortense Airault, Laurène Barbier-Combelles, Solène Chevalier, Sary Khalife, Barbara le Liepvre, Nicolas Menut, Alice Picaud, Amélie Potier, Augustin d’Oliveira, Wesley Sampaio, Camille Supéra, Adèle Viret
Piano Héloïse Bertrand Oleari, Clément Darlu, Jeanne Susin, Yannaël Quenel, Claudine Simon, Nicolas Worms
Guitare Jean Galmiche
Percussions Tancrède D. Kummer, Yuko Oshima
Chœur accentus
Figurants Murielle Béchame, Lou Chrétien, Lucie Courbet, Inès Grosjean, Zoé Krawczyk, Benjamin Lods, Hosay Mesini, Nathan Mesini, Yamélie Spautz, Gabriel Wegrove
Commande de l’Opéra Comique
Production Opéra Comique | Coproduction Centre Pompidou
Avec le soutien du Fonds de Création Lyrique
Spectacle en continu par cycle de 50 minutes | Entrée gratuite sur réservation
Château de Versailles
L’Horloge parlante (2003)
Du 12 octobre au 6 novembre 2021, Chapelle Royale
Œuvre sonore imaginée en 2003, puis créée en 2009 de manière pérenne pour la crypte de la cathédrale de Salzbourg (Autriche), L’Horloge parlante est ré-activée pour la première fois dans la Chapelle Royale du château de Versailles, réouverte pour l’occasion après trois ans d’un impressionnant chantier de rénovation. De la voûte à l’autel, L’Horloge parlante fait résonner l’austère écho d’une voix égrènant les heures, les minutes et les secondes, nous rappelant l’inéluctable course du temps.
Musée du Louvre
Les Archives de Christian Boltanski, 1965-1988 (1989)
Du 13 octobre 2021 au 10 janvier 2022, Grande Galerie, Aile Denon, 1er étage
Dans le cadre de l’hommage rendu à Christian Boltanski, le musée du Louvre expose du 13 octobre 2021 au 10 janvier 2022 l’installation Les Archives de Christian Boltanski 1965-1988, issue des collections du Musée national d’art moderne / Centre Pompidou.
C’est au sein de la Grande Galerie, l’un des espaces les plus prestigieux et emblématiques du Louvre, que l’œuvre de Christian Boltanski sera présentée au public.
Il s’agit de la troisième présentation d’œuvres de Christian Boltanski au musée du Louvre. La première fut à l’occasion de l’exposition « L’Empire du Temps. Mythes et créations » (14 avril – 10 juillet 2000). Il avait élaboré une sorte d’archéologie du présent en rassemblant des photographies des objets perdus par les visiteurs dans les salles du musée.
La seconde fois, Christian Boltanski est l’un des onze artistes contemporains qui interviennent au sein des collections permanentes du musée dans le cadre du premier « Contrepoint. L’art contemporain au Louvre » (12 novembre 2004 – 10 février 2005).
Fidèle à sa démarche qui consiste à retrouver, conserver des traces d’un passé disparu, s’apparente à une forme d’archéologie personnelle, Christian Boltanski avait notamment présenté dans la salle Saint Louis, au sein du Louvre médiéval, une reconstitution d’objets lui ayant appartenu en regard des objets usuels et quotidiens trouvés dans les fondations du Palais du Louvre. Il interrogeait ainsi le cycle du temps, le fonctionnement de la mémoire, et posait la question de la reproduction.
Centre Pompidou
Réaccrochage des œuvres de l’artiste
La Vie impossible de Christian Boltanski
Du 13 octobre 2021 au 13 avril 2022, Musée national d’art moderne, Collection contemporaine | Salles 17 à 19, niveau 4
Le Centre Pompidou dédie trois salles de la collection contemporaine du Musée national d’art moderne à « la vie impossible de Christian Boltanski » – du titre du premier film de l’artiste de 1968, ainsi que de sa première exposition monographique la même année.
Très tôt dans son œuvre, Christian Boltanski collecte les traces de sa vie et de celle de tous. Ces traces prennent la forme d’albums, d’archives, de monuments, d’évocations visuelles et sonores par lesquelles l’artiste exprime la détermination de l’homme à maîtriser la mort et le temps.
Ainsi en va-t-il de La Vie impossible de C.B, pièce de 2001, exposée à l’occasion de cet hommage. Installation composée de vingt vitrines rétroéclairées contenant des photographies et documents aussi personnels que dérisoires, cette pièce participe à une tentative au long cours d’autobiographie de l’artiste.
Elle fait écho aux photographies, textes manuscrits et autres petits objets taillés et modelés, soigneusement consignés par l’artiste en 1972 dans Les Vitrines de références également présentées ici, comme une impossible archéologie de son enfance.
Enfin, c’est avec le Cœur de l’artiste que se clôt cet accrochage au Centre Pompidou, théâtre de la première et de la dernière rétrospective de Christian Boltanski, grâce au prêt exceptionnel de la Collection Antoine de Galbert. Dispositif créé en 2005, le Cœur permet de relier l’enregistrement des battements du cœur de l’artiste à une ampoule qui s’allume et s’éteint au rythme de ses pulsations, brouillant ainsi la réalité entre présence et absence.