Avec L'Amant jaloux de Grétry, c'est l'esthétique de la France des Lumières qui revit dans un livret plein d'esprit et dans une partition éminemment mélodique dont le mouvement dramatique n'est pas sans rappeler Mozart, qui séjourne alors à Paris.
Le directeur de la musique de la reine signe ainsi un chefs'oeuvre du genre, modèle d'un demi-caractèr équilibrant la comédie et le sentiment. L'Amant jaloux entrera au répertoire du nombreux théâtres du continent et confirmera Grétry comme plus grand compositeur français de son temps.
Comédie en trois actes, livret de Thomas d’Hèle. Créée à Versailles le 20 novembre 1778
Acte I
La prospérité de l’entreprise de Lopez, riche négociant de Cadix, repose sur les parts de son gendre qui vient de mourir. Lopez espère associer sa fille à ses affaires, ce qui est possible si elle accepte de rester veuve. Or Léonore est jeune et belle. Lopez interdit donc à Jacinte, la femme de chambre, d’agréer désormais les visites d’un certain Don Alonze, noble mais désargenté. La sœur d’Alonze, Isabelle, est la meilleure amie de Léonore. Jacinte l’accueille alors qu’elle a fui son vieux tuteur qui veut l’épouser de force. Dans la rue, elle a été aidée par Florival, un officier français à qui elle donne rendez-vous le soir même sous la fenêtre de Léonore. Florival se retire convaincu que la femme qu’il a secourue et qu’il aime se nomme Léonore. Celle-ci cache son amie Isabelle dans un cabinet car Alonze s’annonce. En bon Espagnol, Alonze est aussi jaloux de l’honneur de sa maîtresse que de celui de sa sœur. Il se convainc rapidement qu’un homme se dissimule dans le cabinet de Léonore et refuse de quitter les lieux à l’arrivée du père Lopez, furieux de l’intrusion. L’apparition d’Isabelle voilée stupéfie Alonze mais rassure Lopez qui croit qu’Alonze poursuit l’inconnue et non sa propre fille.
Acte II
Tandis qu’Isabelle s’est réfugiée dans le pavillon du jardin, Léonore décide de rompre avec Alonze, cet amant décidément trop jaloux. Elle accepte cependant une ultime entrevue d’explication, malgré la surveillance de Lopez. En bon négociant, celui-ci accueille Florival qui vient retirer de l’argent avec une lettre de change, et surtout faire connaissance avec celui qu’il prend pour le père de sa bien-aimée. Intimidé, le jeune officier se retire sans avoir rien osé avouer. Mais aussitôt Lopez couché, c’est Alonze qui survient pour obtenir le pardon de Léonore. Leur réconciliation est hélas troublée par la sérénade que Florival, à la recherche d’Isabelle qu’il n’a plus revue, vient chanter sous la fenêtre de Léonore.
Acte III
Cachée dans le pavillon du jardin de Léonore, Isabelle espère revoir Florival. Après sa sérénade, c’est là qu’il dirige ses pas et ils peuvent enfin s’avouer leurs sentiments réciproques. Mais Alonze survient, convaincu que le Français en veut à sa propre maîtresse. Surpris de trouver deux galants dans son jardin la nuit, Lopez apprend d’eux qu’ils courtisent chacun Léonore ! Les trois hommes se tournent vers le pavillon et somment Léonore de paraître. Première surprise : celle-ci arrive du côté opposé et confond la jalousie d’Alonze. Seconde surprise : c’est Isabelle qui sort du pavillon. L’amoureux Alonze ne peut qu’accepter les tendres sentiments de sa sœur pour l’officier. Et comme il a hérité d’un oncle et peut épouser Léonore sans dot, cette folle nuit se termine sur la perspective d’un double mariage.
Direction musicale, Jérémie Rhorer • Mise en scène, Pierre-Emmanuel Rousseau Avec Magali Léger, Daphné Touchais, Maryline Fallot, Frédéric Antoun, Brad Cooper, Vincent Billier • Le Cercle de l’Harmonie
Voir toute la distributionSalle Favart
108, 87, 65, 40, 15, 6 €
Distribution
Coproduction
Opéra Comique, Centre de musique baroque de Versailles, (Opéra royal du château de Versailles 10, 13, 15 novembre 2009)