Opéra en trois actes. Livret d'Edmond Gondinet et Philippe Gille. Créé en 1883 à l'Opéra Comique.
Conçu pour deux étoiles de l’Opéra Comique, la soprano Marie van Zandt et le ténor Talazac, Lakmé met en œuvre les ressorts les plus efficaces de l’opéra orientaliste : comme chez David et Massenet, la rêverie musicale autour d’une civilisation lointaine ; comme chez Bizet, l’affrontement du fanatisme religieux et d’une sensualité exacerbée ; comme chez Meyerbeer, la passion entre deux amants de cultures différentes.
Sur un fond luxuriant qui conjugue nature sauvage et fêtes populaires, la rencontre entre la fille d’un brahmane et un officier britannique ravive les tensions communautaires dans les Indes colonisées.
Inspiré par Pierre Loti, Léo Delibes transcende les conventions par la vérité qu’il confère à ses personnages, la poésie dont il nimbe chaque scène et la place qu’il accorde au questionnement politique.
Dès la création, le succès fut énorme, vite international, malgré ou grâce à la mort de l’héroïne. Cent trente ans après, Lakmé a déjà connu plus de 1500 représentations dans la Salle Favart.
Durée: 2h50 avec un entracte
Spectacle diffusé en direct par France Musique le 18 janvier 2014
Acte I
Indes britanniques, deuxième moitié du XIXe siècle. Dans le jardin du brahmane Nilakantha, des Hindous sont rassemblés pour la prière rituelle à Brahma. Leur ferveur réconforte le brahmane dont l’occupant britannique menace le prestige spirituel. Il a fait de sa fille Lakmé, élevée dans la foi la plus pure, l’interprète des volontés divines et une idole pour le peuple dominé. Lakmé et sa suivante Mallika se croient en sécurité dans l’enceinte du temple. Pourtant, elles ne sont pas plutôt parties à la recherche de lotus qu’un groupe d’Anglais fait irruption, ouvrant une brèche dans la clôture. Il s’agit de deux jeunes femmes, Ellen et Rose, accompagnées de leur gouvernante Mistress Bentson et de deux officiers. Frédéric, prudent et conscient du fossé qui sépare les deux communautés, évoque Nilakantha et Lakmé. La beauté qu’on prête à celle-ci inspire une discussion animée sur l’image que l’on se fait des femmes en Europe et en Orient, puis sur les différents arts d’aimer. Il en ressort que les Indiens sont idéalistes et tout à leurs passions. Un peu effrayées, les femmes veulent quitter les lieux mais Rose aperçoit de magnifiques bijoux. Gérald propose d’en faire le dessin afin qu’elle les porte le jour de leurs noces. Resté seul, l’officier se laisse gagner par le charme du lieu et comprend qu’il a profané des objets sacrés. À son retour, alors qu’elle sent pour la première fois ses sens troublés par l’appel de la nature, Lakmé découvre l’Anglais sacrilège. Elle veut le chasser mais l’émotion de Gérald la touche : l’amour naît immédiatement malgré tout ce qui les sépare. Gérald s’enfuit lorsque survient Nilakantha qui appelle aussitôt les Hindous à venger l’outrage.
Acte II
Après le passage d’un régiment britannique, le marché ouvre sur une place de la ville. Égarée parmi les marchands, Mistress Bentson retrouve avec soulagement les Anglais. Frédéric comprend que Gérald est troublé par Lakmé, et Rose que le départ des officiers en intervention est imminent.
Ils assistent à trois danses exécutées par des bayadères : un terâna, un rektah, un persian. Dans l’assistance se sont glissés un pénitent hindou et une diseuse de chansons : Nilakantha et Lakmé, désormais voués à la vengeance. Devinant que l’intrus du jardin aime sa fille, Nilakantha force Lakmé à chanter. À contrecoeur, elle interprète la Légende de la fille du paria. Frédéric ne peut empêcher Gérald de révéler sa présence. Avec un groupe de conspirateurs, Nilakantha fomente le meurtre de Gérald et éloigne Lakmé en la confiant à son serviteur Hadji. Gérald rejoint Lakmé qui le supplie de se convertir à sa religion pour échapper au châtiment. Gérald se laisse presque gagner par a conviction.
Un cortège de brahmanes et de bayadères se rend au temple de la déesse Dourga, suivi d’une foule d’Hindous et d’Anglais curieux. Nilakantha surprend alors un aveu de Gérald à Frédéric et fait signe aux conjurés, qui l’aident à le poignarder. Le croyant mort, ils abandonnent le jeune Anglais que Lakmé recueille et, aidée de Hadji, emmène dans la forêt.
Acte III
Au fond de la forêt, Lakmé soigne Gérald, heureuse de l’avoir pour elle seule. Ils célèbrent le bonheur d’être unis loin du monde, oubliés de leurs communautés. Lakmé veut initier Gérald aux rituels des amoureux qui s’unissent à la source sacrée toute proche. Elle part chercher une coupe de l’eau qui leur permettra de sceller leur union. Mais Frédéric retrouve Gérald et le tire de son rêve pour le mettre face à son devoir de militaire. Gérald promet de rejoindre le régiment. De retour, Lakmé perçoit son changement d’attitude. Elle lui demande un serment mais le passage du régiment au loin trouble Gérald. Plutôt que renoncer à son rêve, Lakmé s’empoisonne d’une fleur de datura. Exalté par sa force d’âme, Gérald boit avec elle et prononce un serment sincère mais vain : c’est la mort qui les lie. Nilakantha ne peut plus rien pour elle, et Gérald, ayant bu à la coupe sacrée, échappe à sa vengeance. Le brahmane célèbre l’union de sa fille avec les dieux.
Direction Musicale, François-Xavier Roth • Mise en scène, Lilo Baur • Avec Sabine Devieilhe, Frédéric Antoun, Élodie Méchain, Paul Gay, Jean-Sébastien Bou, Marion Tassou, Roxane Chalard, Hanna Schaer, Antoine Normand, Laurent Deleuil, David, Lefort, Jean-Christophe Jacques • Chœur, accentus • Orchestre, Les Siècles
Voir toute la distributionVendredi 10 Janvier 2014 - 20h
Dimanche 12 Janvier 2014 - 15h (audio-description)
Mardi 14 Janvier 2014 - 20h
Jeudi 16 Janvier 2014 - 20h
Samedi 18 Janvier 2014 - 20h
Lundi 20 Janvier 2014 - 20h (audio-description)
2h50 - Salle Favart
120, 95, 72, 41, 15, 6€
Chaque année, des opéras sont accessibles en audiodescription. Des programmes en braille et en gros caractères sont disponibles gratuitement sur place. Un dispositif de « Souffleurs d’images » est aussi disponible sur demande.
Distribution
Danseurs, Mai Ishiwata,Olia Lydaki, Anna Dimitratou
Figurants, Benoît Michaud, Tewfik Snoussi, Guillaume Toucas
Chœur, accentus
Orchestre, Les Siècles
Coproduction, Opéra Comique, Opéra de Lausanne
Partenaires associés, Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française