Représentations
Colloque | Que de dénouements tragiques à l’Opéra-Comique ! En regard de Werther, et à l’occasion du retour à l’Opéra-Comique d’une allégorie du Drame lyrique sculptée par Alexandre Falguière, nous retraçons la façon dont le drame a régulièrement investi le répertoire de l’institution, sous l’effet combiné des influences européennes, du goût de son public et des événements politiques.
En partenariat avec l’université Lumière Lyon 2 et le Centre national des arts plastiques.
Entrée libre sur réservation | Salle Bizet
16 emplacements spécifiques sont accessibles aux personnes à mobilité réduite, sur réservation au guichet ou par téléphone. Ascenseur accessible par le 5 rue Favart.
01 70 23 01 44 | accessibilite@opera-comique.com

La statue du « Drame Lyrique »
L’incroyable périple de la statue du « drame lyrique »
En février 1899, deux statues furent installées dans le vestibule d’accueil de la nouvelle salle Favart. Celle qu’on appelle aujourd’hui Manon, signée Antonin Mercié, était alors une allégorie de L’opéra-comique du XVIIIe siècle. À côté d’elle figurait non pas la Carmen actuelle, mais une allégorie du Drame lyrique signée Alexandre Falguière (1831-1900). Ainsi voisinaient à l’entrée du théâtre répertoire et création, tradition et modernité.
Au printemps 1919, Le Drame lyrique est retiré et remplacé par une Carmen signée Guiraud-Rivière, ce qui entraîne une requalification de la statue de Mercié en Manon. Désormais se côtoient deux héroïnes modernes de l’Opéra-Comique, créations de Bizet (1875) et Massenet (1884). Réintégrée dans les réserves de l’État en 1932, la statue de Falguière est confiée à la ville d’Angers en 1936.
En 1981, elle réapparaît à Berlin dans l’inventaire des Staatliche Museen. Présente dans les collections berlinoises depuis la guerre, elle a tardé à y être formellement enregistrée en l’absence de preuves d’acquisition ou de don. En 1992, Anne Pingeot, conservatrice au Musée d’Orsay, la photographie dans une réserve berlinoise et fait le rapprochement avec le patrimoine décoratif de l’Opéra-Comique.
À partir de 2020, une enquête mobilise Laurent Falguière, arrière-petit-fils du sculpteur, le Théâtre national de l’Opéra-Comique, la Alte Nationalgalerie de Berlin et le Centre national des arts plastiques (CNAP). Elle confirme la provenance de la statue berlinoise sans pouvoir éclaircir les étapes de son parcours. La demande de restitution formulée par le CNAP en novembre 2022 reçoit dès mars 2023 une réponse positive de la Stiftung Preuẞischer Kulturbesitz.
Rapatrié en décembre 2024, Le Drame lyrique est restauré par le CNAP jusqu’à sa réinstallation dans notre théâtre en janvier 2026, à l’occasion des représentations de Werther, drame lyrique de Massenet