Légende musicale, création le 19 mai 2012 pour 4 chanteurs, 4 acteurs, ensemble, électronique, spatialisation et totem acoustique. Livret de Catherine Ailloud-Nicolas et Giordano Ferrari d’après Re Orso, fable d’Arrigo Boito.
Introduction à l’œuvre par Agnès Terrier 40 minutes avant chaque représentation.
Dans l’œuvre littéraire du compositeur et librettiste Arrigo Boito, comparse de Verdi, figure un poème épique âpre et mystérieux, Re Orso, publié en 1865. Ce texte écrit en vers lyriques d’un extrême raffinement musical raconte la légende d’un roi effroyable, Ours, qui régnait sur la Crète avant l’an 1000, dans les temps les plus sombres de notre ère.
Mêlant le caractère légendaire de l’ancien roi des animaux au mythe du Minotaure, Boito bâtit une nouvelle figure de maudit plongé dans le crime et la démesure, et attendant son châtiment.
Compositeur, chercheur et pédagogue, Marco Stroppa se saisit de ce texte et élabore sa première œuvre de théâtre musical en forme de danse macabre, avec la complicité de Richard Brunel et de l’Ensemble InterContemporain.
Spectacle en italien surtitré
Exorde
Zuzzurellone (grand enfant)
Une légende en deux parties va se raconter. Toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé ne saurait être que fortuite.
Première Partie : Ours vivant
Scène 1 : Histoires anciennes ébouriffées (passacaille rocky avec verve)
À la cour de Crète, avant l’an mil, le Roi Ours fait régner la terreur. Il commet un meurtre en public, et contraint ses courtisans à chanter sa gloire paradoxale : ses richesses, ses forfaits, sa concupiscence.
À la fin de la bénédiction nuptiale, Fenella reconnaît le marié et parvient à le dénoncer publiquement. Profitant de la stupéfaction générale, elle s’enfuit.
Scène 2 : Spectrum (pompeux, décomplexé)
Mais la nuit suivante, une voix mystérieuse le hante. Est-ce la voix de la femme qu’il a tuée ? A-t-elle réchappé à son meurtre ? Est-ce la voix de la conscience qui, tel un ver, ronge le Roi Ours ?
Scène 3 : Sérénade de pierre (loufoque)
Pour échapper à ces cauchemars, il veut s’unir à Oliba, une jeune femme étrangère qu’il a fait enlever. Pétrifiée, elle se refuse à lui et il tente de la violer, aidé de ses sbires.
Scène 4 : Duel dialectique (embrouillé) et larve de Tango (émietté)
La voix s’incarne. La femme ou son fantôme réapparaît, c’est le Ver. S’engage avec le Roi un duel dialectique qui se transforme en duo. Le Roi reconnaît l’ambivalence de son âme.
Scène 5 : Noces et chansons (outrecuidant) et intermède historique (festif, chaotique)
Le lendemain, on célèbre le repas de noces du Roi et d’Oliba. Un Trouvère vient chanter, accompagné de son double instrumental, un piano robotisé. Papiol, le bouffon du Roi, est
invité à faire des tours. Le Ver raconte à Oliba les dessous de cette étrange Cour. Puis le Trouvère imprudemment chante ’amour à Oliba. Le Roi Ours déchaîne sa violence. Il tue le Trouvère, Oliba et le Ver. Il invite sa Cour horrifiée à une orgie de violence et de blasphèmes.
Deuxième Partie : Ours mort
Scène 1 : Confession (rugueux, obsolète)
Le Roi Ours, mourant, est face à son confesseur. Il lui propose de l’argent contre l’absolution de ses crimes. Mais cette confession tourne au cauchemar. Les morts de la première partie réapparaissent pour rejouer au Roi le théâtre de ses méfaits. Le Ver raconte le voyage qui l’a conduit à retrouver le Roi Ours.
Scène 2 : Litanie, grand tutti bordélique (grand pandémonium, comme une gigue boiteuse)
Tous s’unissent dans une litanie diabolique qui accompagne la mort du Roi, une mort sans rédemption.
Scène 3 : Pierre tombale, cercueil, linceul (serein, sérieux, simple, sûr)
Le Ver, devenu voix du peuple, voix du poète, célèbre sa victoire sur le tyran.
Direction musicale, Susanna Mälkki • Mise en scène, Richard Brunel • Avec Rodrigo Ferreira, Monica Bacelli, Marisol Montalvo, Alexander Kravets, Geoffrey Carey, Cyril Anrep, Geoffrey Carey, Daniel Carraz, Piera Formenti • Ensemble Intercontemporain
Voir toute la distributionSamedi 19 Mai 2012 - 20h
Lundi 21 Mai 2012 - 20h
Mardi 22 Mai 2012 - 20h
Salle Favart
85, 70, 52, 29, 11, 6 €
Distribution
Des courtisans, Cyril Anrep, Geoffrey Carey, Daniel Carraz, Piera Formenti
Ensemble Intercontemporain
Commande de : l'État français, Opéra Comique, Théâtre Royal de la Monnaie, Ircam-Centre Pompidou, Ensemble Intercontemporain, Françoise et Jean-Philippe Billarant.
Production : Opéra Comique
Coproduction : Théâtre de la Monnaie, Ircam-Centre Pompidou