A l’image d’Orphée qui ajouta deux cordes à sa lyre pour rendre hommages aux muses auxquelles appartenaient sa mère, Aurélien Bory possède plusieurs cordes à son arc. Sur scène il aime mêler les arts vivants, du cirque à la danse, en passant par le théâtre et la musique. Et pour semer le doute, il y ajoute régulièrement l’intervention de la magie. Cette symbiose du mélange des genres, qui prend tout son sens à l’opéra, Aurélien Bory l’inclut dans un espace défini, car c’est pour lui l’espace qui est prédominant dans tout travail de mise en scène. Ce sont les lois physiques qui magnifient un spectacle.
Dans la présentation de sa compagnie 111 il l’explique ainsi: “ la scène est un espace. On peut le délimiter comme le rectangle du plateau et le volume d’air correspondant. Cet espace est le seul support de l’art où l’on ne peut échapper aux lois de la mécanique générale. Cette spécificité est importante. Les corps, les objets sont soumis à la gravité sans échappatoire possible”.
Avec déjà plus d’une dizaine de créations à son actif au théâtre comme à l’opéra, Aurélien Bory déborde d’imagination. Il joue sur la gravité, la perception des sens, mais aussi celle des formes et de la mise en espace. Pour son premier spectacle IJK, il se mettait en scène en tant qu’expert jongleur avec plusieurs objets et différents volumes, dont l’ensemble est conçu pour être déplacé et manipulé, comme principal accessoire de l’acteur. Dernièrement, il a fait l’unanimité dans la presse et parmi les spectateurs avec Ash, qui célèbre la danse indienne en l’honneur du dieu Shiva. Quant à l’opéra, il a fait ses armes au théâtre du Capitole de Toulouse en 2015 avec Le Prisonnier et Le Château de Barbe-Bleue au Théâtre du Capitole.
Quoi de mieux que les lois physiques pour un opéra comme Orphée et Eurydice, où les espaces et les univers sont à la fois opposés et identiques ? Pour cette production à l’Opéra Comique, Aurélien Bory utilise notamment la technique du Pepper Ghost, un artifice d'illusion d'optique utilisant une fine plaque de verre et des techniques d'éclairage particulières, qui permet de faire croire que des objets apparaissent, disparaissent, deviennent transparents ou se transforment. Ainsi, les personnages se transportent tels des êtres volants, entre les Enfers et la surface de la Terre.
Pour en savoir plus sur la mise en scène d’Orphée et Eurydice, écouter l’interview d’Aurélien Bory ici.