Kein Licht arrive salle Favart le 18 octobre. Et ce n'est pas qu'un opéra...
Installations, performances arts-sciences autour de l'atome et du nucléaire sont proposées par l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Paris Sciences & Lettres - PSL et le CNRS... Mais, rassurez-vous, vous n'êtes pas obligé de venir avec des combinaisons anti-radiation...
En avant-spectacle des représentations de Kein Licht, cycle de mini-conférences scientifiques et débats citoyens, installations et performances arts-sciences proposés par l’EHESS, l’université PSL et le CNRS
Les « avant-spectacles » qui précèdent le moment de musique constituent un espace-temps particulier où le public est tout autant habité de désir et d’attente que de questions à poser. Si bien que l’on nourrit souvent ce temps à part d’un surcroît de matière à penser l’œuvre dans son contexte historique, musical, philosophique.
Par l’ensemble des problèmes et des enjeux qu’il soulève, l’opéra Kein Licht invite à imaginer un autre format, mobilisant cette fois notre culture scientifique et mathématique, et notre perception du hasard.
Evènement climatique extrême, accident nucléaire, techno-dépendance contemporaine, montée des populismes, etc., les thématiques abordées par Kein Licht sont à première vue explosives ou à tout le moins dramatiques, au sens du drâma emprunté au grec ancien δρᾶμα désignant l’action théâtrale ; sur la scène donc, le drame d’une technologie poussée à l’extrême et dont les réactions en chaîne semblent échapper à tout contrôle humain jusqu’à développer une forme d’autonomie. Par-delà les questions déjà anciennes de Philippe Manoury sur l’aléa interprétatif et le temps réel, la musique de Kein Licht interroge donc cette fois l’indéterminé, avec une musique devenue elle-même processus stochastique, d’un type que les probabilistes nomment « chaîne de Markov » et dont les transitions aléatoires viennent jouer en miroir des chocs atomiques et particulaires dans un réacteur.
Karine Le Bail
Centre de recherches sur les arts et le langage (CNRS-EHESS-PSL)
Au programme
19h15 / 19h25
- Accueil du public et présentation de Kein Licht par la dramaturge Agnès Terrier
- Début de la cérémonie du thé japonaise
- Présentation de la performance « La vie est une vapeur… et puis rien » de la physicienne-plasticienne Dominique Peysson et du plasticien Olivier Goulet, ainsi que le chercheur invité et la thématique de sa conférence par Karine Le Bail
19h25 / 19h35
- Mini-conférences scientifiques
18 octobre : Greg Beller, chercheur et réalisateur en informatique musicale à l’Ircam, directeur du département interfaces recherche/création de l’Ircam et directeur artistique de la compagnie Synekine. Thématiques de recherche : les émotions et l'expressivité, la voix et le geste, la création sonore dans le spectacle vivant.
19 octobre : Olivier Evrard, chercheur au Commissariat à l’Energie Atomique et aux Energies Alternatives (CEA) et membre du Laboratoire des Sciences et du Climat de l’Environnement (CNRS-CEA-UVSQ). Spécialiste des questions d’érosion et de pollution radioactive dans les sols suite à un accident nucléaire, comme celui de Fukushima.
21 octobre : Sylvain David, chercheur CNRS à l’Institut de Physique Nucléaire d’Orsay (IPNO), spécialiste en physique des réacteurs nucléaires ; thématiques de recherche : nucléaire du futur, physique de la régénération et de la transmutation des déchets, études de scénarios associés.
22 octobre : Philippe Bousquet, professeur à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et chercheur au Laboratoire des Sciences et du Climat de l’Environnement (CNRS-CEA-UVSQ), spécialiste du cycle du carbone dans le système climatique de la Terre et des événements climatiques extrêmes.
19h35 / 19h55
- Début de la performance de Dominique Peysson et Olivier Goulet « La vie est une vapeur…et puis rien »
- Questions du public