LES VOIX
La Princesse Légère est un opéra-comique, genre qui alterne le parler et le chanté. Écrit pour 4 chanteurs (une soprano, une mezzo-soprano, un ténor et une basse), l’opéra explore toutes les possibilités du genre et utilise toutes les nuances de la voix. Selon Jos Houben, « le langage est dans le jeu, les mélismes, les oppositions, les hésitations, les répétitions, les silences, l’écoute. »
Le narrateur est, dans l’opéra, le seul prendre un timbre de voix neutre, les autres personnages (chanteurs comme acteurs) explorent tour à tour le parler-chanté, le chanté-parlé, le chuchotement et le chant. Grace à l’utilisation du micro, toutes ces nuances sont audibles pour le spectateur.
A certains moments, les chanteurs utilisent un kazoo pour modifier leur voix. Prêtez l’oreille, quand le roi rend visite à la sorcière, les autres chanteurs commentent la scène à l’aide du kazoo.
LE DÉCOR
Dans l’opéra de Violeta Cruz, le décor et les costumes sont aussi des instruments et ils sont intégrés à la partition. Inspirés des squares pour enfant, lieu où ils découvrent la gravité, le poids et la suspension, les décors deviennent des objets musicaux une fois actionnés par les chanteurs et les acteurs.
Aux voix des chanteurs et aux instruments se mélangent alors les sons produits par les éléments de décor, dans lesquels l’IRCAM a intégré des capteurs de mouvement. « Ces objets sont intégrés dans la musique grâce à leur exploitation par l’électronique, ce qui leur donne un vrai intérêt musical et non purement chorégraphique » nous dit Violeta Cruz à propos des éléments de décor.
LES CORDES
Dans l’opéra composé par Violeta Cruz, les instruments traditionnels de l’orchestre, comme les cordes, sont détournés pour en extraire des sonorités inattendues et parfois inédites. La compositrice demande tour à tour aux instrumentistes de pincer les cordes (pizzicato), de glisser sur la corde (glissando), de placer l’archer sur le chevalet pour obtenir un son très aigu (sul ponticello) et même de frapper les cordes avec une carte bancaire, comme vous pourrez l’entendre dans la scène de la sorcière.
LES PERCUSSIONS
Les percussions tiennent le premier rôle dans l’orchestration de la Princesse Légère. On ne dénombre pas moins de 22 instruments de percussions dans la partition de Violeta Cruz. Parmi eux se trouvent également des objets du quotidien que la compositrice a intégré à la partition, comme des carillons en bois, des pièces de monnaie ou encore un cahier avec une couverture plastique.
Voici quelques-unes des percussions que vous retrouverez le jour du spectacle, mais saurez-vous les trouver dans la fosse d’orchestre ?
LES CROTALES
Les crotales, aussi appelé cymbales antiques, sont des instruments de la famille des percussions idiophones (dont le son est produit par le matériau dont est fait l’instrument). Ces petits disques de taille variable (environ 10cm) ont notamment la particularité de pouvoir être accordés. Dans l’opéra ils ont la particularité d’être joués avec des aiguilles à tricoter.
LE GUIRO
Le guiro est également un instrument de la famille des percussions idiophones. Très répandu dans les musiques afro-caribéennes, il se joue en frottant la partie creusée dans le bois. Le son obtenu ressemble alors à « raclement ». Vous l’entendrez notamment dans la scène des scientifiques.
LES WOOD-BLOCKS
Autre instrument de percussion en bois, les wood-blocks sont des morceaux de bois creux sur laquelle on frappe avec des baguettes ou des bouts de bois. On en compte 5 dans l’orchestre de la Princesse Légère. Si vous prêtez l’oreille pendant la scène des scientifiques, vous entendrez les wood-blocks accompagner la voix des acteurs.