Transcription textuelle
2022_Video_Intw_Maxime Pascal _PetiteBoutiqueHorreurs_PBHIl y avait cette idée de La Petite Boutique des Horreurs qui était dans ma tête depuis toujours.
Et dans les discussions pour les projets, notamment avec Olivuer Mantei, à l’époque on l’on cherchait à faire un nouveau projet avec Le Balcon à l’Opéra-Comique, après notre Donnerstag aus licht, donc l’opéra de Stockhausen, l’idée de , vraiment, changer complètement !
On a cette idée au Balcon de toujours faire des choses différentes, on aime se surprendre et faire des choses que l’on avait faites avant.
L’origine de ce projet est assez lointaine puisqu’elle remonte a la période où j’étais étudiant au conservatoire.
Parmi tous les compositeurs que j’étudiais, Stockhausen, Boulez, Debussy, Ravel, il y avait aussi une grande place qui était donnée aux compositeurs de musiques de films, et de comédies musicales.
Je connaissais évidemment la musique de Alan Menken, comme beaucoup de gens de ma génération, puisqu’il a écrit la musique des grands Disney comme Aladin, La belle et la bête, La Petite Sirène et de nombreux autres Disney.
Je pensais, comme de plus en plus de gens, que les compositeurs de ce type de répertoire sont parfois aussi importants et aussi inspirants que les compositeurs d’un répertoire plus traditionnel et plus classique.
Et donc j’avais cette Petite Boutique des Horreurs, qui est un peu l’origine de l’œuvre de Menken, c’est sa première comédie musicale. Elle est un prototype de tout ce qu’il allait faire ensuite chez Disney et ce travail pour lequel il a d’ailleurs été oscarisé plusieurs fois.
La Petite Boutique des Horreurs, c’est une œuvre qui est inspirée par de nombreux styles musicaux, le doo-wop des années cinquante, le jazz en générale, la musique country, le gospel, la soul. Et ce sont les musiques qu’Alan Menken entendait quand il était enfant, à New-York.
L’œuvre est construite autour d’un groupe qui est constitué d’une batterie, d’une guitare, d’une basse et d’un clavier.
Ce groupe va être élargi de deux manières différentes. D’un côté pour créer un big band jazz puisqu’il y a tout le temps des sonorités big band dans la comédie musicale.
Et de l’autre côté, ce groupe-là va être augmenté par les cordes pour donner ce style symphonique/Disney. Et ça permet de faire ressortir de l’œuvre toutes les particularités orchestrales liées à chacune des musiques.
Et donc quand on entend le style swing, on a vraiment le big band, quand on entend le style Disney, on a le côté plus symphonique. On passe de l’un à l’autre et c’est ça la force et l’objectif de notre version.
Les comédies musicales de Broadway, elles sont conçues pour être toujours rejouées de la même manière, avec le même genre de mise en scène, le même genre de vocalité, le même genre d’orchestration. Ici, à l’Opéra-Comique et à l’opéra en général, on joue parfois des œuvres qui sont très anciennes, la plupart du temps.
Et les œuvres que l’on joue, on les questionne, on les étudie.
Ce qui est incroyable, c’est de prendre une œuvre, une comédie musicale et de la traiter comme si c’était une œuvre du répertoire.
Et en ce moment, on est en train de vivre ça, pour les musiques de film, pour les comédies musicales.
On sent que c’est un genre qui est en train de devenir du répertoire et donc qui a sa place, toute sa place, dans le lieu, dans le temple du questionnement artistique qu’est l’opéra et en particulier l’Opéra-Comique.
Et le lien plus spécifique avec l’Opéra-Comique, c’est la vocalité puisque le trait entre l’opéra traditionnel et la comédie musicale, c’est évidemment l’opéra-comique, c’est évidemment l’opérette. Et donc, ce que l’on a fait, c’est que l’on a créé un plateau vocal qui est un plateau mixte dans lequel voisinent des vois plutôt issues de l’opéra mais avec une couleur plutôt opérette, opéra-comique et des voies issues de la comédie musicales.
On mélange ces voix-là pour créer un objet particulier.
C’est presque expérimental.
Et le seul endroit où l’on peut faire ça, c’est à l’Opéra-Comique.
Distribution
Direction musicale Maxime Pascal • Mise en scène Valérie Lesort et Christian Hecq • Avec Marc Mauillon, Judith Fa, Lionel Peintre, Damien Bigourdan, Sofia Mountassir, Laura Nanou, Anissa Brahmi, Daniel Njo Lobé, Sami Adjali • Orchestre Le Balcon