Transcription textuelle
2022_Video_Intw_ValerieChristian_PetiteBoutiqueHorreurs_PBH_texteToutes les versions, que ce soit à Broadway ou en films, c’est toujours la même tête, toujours la même plante…
Ouais mais ça faut pas trop le dire…
Non mais c’est vrai !
D’habitude c’est nul et là, ça va être super !
Pour les gens qui connaissent l’œuvre, la plante c’est un peu un stéréotype.
Et là, on a essayé un peu de sortir des sentiers battus.
On a un petit peu essayé de marquer de notre notre territoire, tout en respectant l’œuvre, évidemment.
L’action se passe dans une boutique, un fleuriste plus précisément, qui ne marche pas du tout.
On est dans un quartier complètement pourri, il n’y a plus aucun espoir et ils sont à deux doigts de fermer cette boutique à tout jamais parce qu’il n’y a pas de clients.
Et il y a un personnage, Seymour, qui est un peu un souffre douleur mais aussi un petit génie de la botanique et qui trouve une plante extraordinaire qui ressemble un peu à une plante carnivore.
Mis il s’avère que pour qu’elle grandisse et devienne de plus en plus extraordinaire et de plus en plus grande, elle doit se nourrir de sang humain.
C’est un peu Seymour qui vend son âme à la plante qui, en échange, lui rend des services.
Donc c’est une sorte de Faust rock n’roll en fait.
Ce que l’on aime beaucoup et c’est pour ça que l’on se sent chez nous dans ce spectacle, c’est qu’il y a un mélange de danse, de tous les arts, des arts plastiques aussi.
Mais il y a aussi un mélange chez les gens et nous, on aime beaucoup mélanger les gens qui ne sont pas du même bord et là ce qui est très intéressant, ce que l’on a des chanteurs lyriques mais aussi des chanteurs qui viennent vraiment de la comédie musicale.
Un cast comme ça, réussi à ce point-là, c’est déjà, à mon avis, soixante-dix pour cent de la réussite du spectacle.
Tu t’avances un peu…
Et les trente autres, ça va être notre responsabilité.
Évidemment on parle de comédie musicale alors tout de suite, on a le mot « léger » qui vient après.
Nous on avait aussi envie d’aller encore plus dans le gore, c’est-à-dire que l’on aime bien tout ce qui est grand-guignol, un peu horrifique.
Donc on en rajoute un peu, on met notre patte encore plus horrible et d’ailleurs c’est pareille avec les personnages c’est-à-dire qu’ils sont, quelque part un peu burlesques mais ce sont quand même des personnages qui souffrent.
Je trouve quand même qu’il y a des choses touchantes chez ces gens en perdition.
On a vu effectivement le musical. Et puis on a vu le film, que l’on a trouvé génial donc que l’on a essayé d’oublier très très vite et de le voir très en amont.
Après, on n’avait pas envie de tomber dans le côté New-York avec…
C’est compliqué parce qu’on le fait en français donc on a préféré faire un no man’s land où l’on ne sait pas trop où on est, où l’on parle de ghetto mais en même temps, on paie en franc, enfin c’est un peu…
On ne sait pas trop où l’on est mais on ne voulait pas tomber dans les briques de New-York avec les escaliers de secours.
Dans le texte on a essayé de changer toutes les références américaines. Évidemment, en plus d’une certaine époque, elles ne sont tellement plus de mises, là maintenant, donc on essayé de changer un petit peu tout ça.
On ne s’attarde pas sur la condition des gens de la rue, c’est vrai que nous n’avons pas forcé ce trait là.
On a plutôt été vers une chose un peu plus universel, on aime bien les grands mythes.
Il y a une sorte de diable qui est là et qu’est ce que l’on fait quand on rend des services au diable ? Ça peut couter très cher…
Distribution
Direction musicale Maxime Pascal • Mise en scène Valérie Lesort et Christian Hecq • Avec Marc Mauillon, Judith Fa, Lionel Peintre, Damien Bigourdan, Sofia Mountassir, Laura Nanou, Anissa Brahmi, Daniel Njo Lobé, Sami Adjali • Orchestre Le Balcon