Tragédie en musique en un prologue et cinq actes de Jean Baptiste Lully. Poème de Philippe Quinault. Créé à Saint-Germain-en-Laye le 10 janvier 1676
Dès sa première, à la cour de Louis XIV comme le voulait l’usage, Atys fut surnommé « l’opéra du Roy ». On savait que le monarque, qui avait pris une part active à sa préparation, en fredonnait volontiers les airs. Son triomphe en fut d’autant plus éclatant au théâtre du Palais-Royal où le public s’empressa dès la création parisienne d’avril, puis lui fit fête à chaque reprise tandis que – consécration populaire– les parodies se multipliaient. Admirablement structuré, servi par la musique la plus expressive, d’une variété chorégraphique constante et d’une intensité dramatique inédite, Atys est aussi le premier opéra à centrer son intrigue sur l’amour et la première tragédie française à faire mourir son héros en scène. Introduisant la poésie du sentiment dans le théâtre des conventions, les souffrances de la nymphe Sangaride et du berger Atys, livrés à la jalouse déesse Cybèle et aux lois de son culte, nous touchent comme le désarroi de la jeunesse confrontée à un monde d’intransigeance et de sacrifice.
Prologue
Le Temps et les Heures célèbrent Louis XIV. Flore devance le printemps afin de lui faire sa cour avant son départ à la guerre. Melpomène, muse de la tragédie, l’écarte : elle veut profiter de l’hiver et de la Cour rassemblée pour évoquer le souvenir des amours de Cybèle et d’Atys. Iris les réconcilie : que la Nature et l’Art s’unissent pour fêter «le plus grand des héros».
Acte I
Atys rassemble le peuple phrygien afin de célébrer la déesse Cybèle. Idas compare son zèle religieux à son insensibilité de coeur. Après avoir proclamé sa résolution de ne jamais aimer, Atys avoue avoir failli. Ils sont interrompus par Sangaride et Doris. Sangaride doit bientôt épouser le roi Célénus mais confie à Doris qu’elle aime Atys. Or, ce dernier vient lui dévoiler son coeur : puisqu’il mourra après les noces, qu’elle sache qu’il l’aime. La réciprocité de leurs sentiments les bouleverse. Mais l’arrivée de la déesse les interrompt et Cybèle annonce qu’elle va désigner son grand prêtre.
Acte II
Le roi Célénus confie à Atys sa crainte de n’être pas aimé de Sangaride. Atys doit rassurer son rival. Cybèle veut honorer Atys et elle en fait son sacrificateur. Célénus se réjouit pour son ami. Mais Cybèle livre son motif secret à sa confidente Mélisse : elle aime Atys d’un amour trop humain. Les peuples et les zéphirs se rassemblent pour célébrer le choix de Cybèle.
Acte III
Doris et Idas annoncent à Atys que Sangaride compte refuser le mariage et demander protection à Cybèle. Déchiré entre espoir et culpabilité, Atys s’endort. Les divinités du Sommeil et les Songes envoyés par Cybèle lui apprennent l’amour de la déesse et lui conseillent de se soumettre. Atys s’éveille et trouve Cybèle à son chevet. Sangaride vient alors supplier la déesse. Si Atys parvient à l’empêcher de révéler leur amour, il ne peut faire taire Cybèle. Sangaride est accablée et Cybèle se prend à douter d’Atys.
Acte IV
Persuadée qu’Atys aime Cybèle, Sangaride accepte son union avec Célénus qui s’en réjouit auprès d’Atys. Passé un moment de dépit, les deux amants décident d’utiliser le nouveau pouvoir d’Atys en faveur de leur amour. Le fleuve Sangar ordonne une grande fête pour célébrer son gendre. Atys tente alors un coup de force : il annonce que Cybèle interdit le mariage afin de faire de Sangaride une prêtresse de son rite. Puis il enlève Sangaride.
Acte V
Cybèle dévoile tout à Célénus et convoque les jeunes amants. Chacun demande grâce pour l’autre. Mais la déesse jalouse ordonne à Alecton, divinité infernale, d’envoûter Atys. Celui-ci prend alors Sangaride pour un monstre et la tue. Recouvrant la raison, il en appelle à la révolte contre des dieux trop inhumains. Alors que Cybèle est prise de remords, on ramène Atys mourant : il s’est lui-même frappé. Afin que la nature garde le souvenir de cet amour, Cybèle le transforme en pin, arbre sacré «dont les rameaux sont toujours verts».
William Christie & Jean-Marie Villégier • Bernard Richter, Stéphanie d’Oustrac, Emmanuelle de Negri, Nicolas Rivenq, Marc Mauillon, Sophie Daneman, Jaël Azzaretti, Paul Agnew, Cyril Auvity, Bernard Deletré, Jean Charles di Zazzo, Olivier Collin, Elodie Fonnard, Rachel Redmond, Anna Reinhold, Francisco Fernández, Reinoud Van Mechelen, Callum Thorpe, Benjamin Alunni, Arnaud Richard • Chœur et orchestre, Les Arts Florissants
Voir toute la distributionJeudi 12 Mai 2011 - 19:30
Vendredi 13 Mai 2011 - 19:30
Dimanche 15 Mai 2011 - 15:00
Lundi 16 Mai 2011 - 19:30
Mercredi 18 Mai 2011 - 19:30
Jeudi 19 Mai 2011 - 19:30
Samedi 21 Mai 2011 - 19:30
Salle Favart
115, 95, 70, 40, 15, 6€
Distribution
Danseurs, Compagnie Fêtes galantes : Bruno Benne, Sarah Berreby, David Berring, Laura Brembilla, Olivier Collin, Estelle Corbière, Laurent Crespon, Claire Laureau, Adeline Lerme, Akiko Veaux.
Gil Isoart de l’Opéra National de Paris
Prêtresses, Céline Clergé, Shinta Delanoë, Vanessa Devraine, Cindy Doutres, Sophie Dumont, Adeline Godard, Scarlett Hohmann, Aude Roman
Chœur et orchestre, Les Arts Florissants
Recréation de la production donnée en 1987 à la salle Favart grâce au soutien exceptionnel de Ronald P. Stanton
Coproduction, Opéra Comique, Brooklyn Academy of Music,Théâtre de Caen, Opéra National de Bordeaux, Les Arts Florissants