Stockhausen avait créé un opéra aux dimensions inédites, une grande aventure pour l’oreille, l’œil et l’esprit. Maxime Pascal défend avec enthousiasme cette œuvre totale et totalisante. Benjamin Lazar le rejoint pour mettre ce grand rituel à la portée de tous.
Première journée de Licht, créée le 3 avril 1981 à la Scala de Milan.
Double à la fois du compositeur et de l’archange Michel, Michael – triplement interprété par un chanteur, un danseur et un trompettiste – est d’abord enfant entre ses parents, puis homme amoureux, artiste et voyageur, et enfin archange confronté au mal, messager de paix et intercesseur entre les humains et Dieu. Explorant le temps, investissant l’espace, mobilisant les interprètes comme les spectateurs, Stockhausen a fait de Donnerstag, premier des sept opéras de son cycle Licht, une grande aventure pour l’oreille, l’oeil et l’esprit, avec un sens aigu du détail comme de l’unité organique.
Maxime Pascal défend avec enthousiasme cette oeuvre totale et totalisante. Benjamin Lazar le rejoint pour mettre ce grand rituel à la portée de tous. Exceptionnellement, l’Opéra Comique ouvrira plus tôt ses portes afin de mieux déployer les utopies et les proportions généreuses de cette partition hors normes.
Acte I Michaels Jugend / L'enfance de Michael
Kindheit/Enfance
Michael, enfant d’une famille très modeste, montre tôt des dons exceptionnels. De sa mère Eva, il apprend à chanter, à plaisanter et, lorsqu'elle se dédouble dans le corps d'une danseuse, à danser et à se laisser séduire. De son père Luzimon, maître d'école, il apprend à prier, chasser, tirer et jouer la comédie. Les tensions familiales se multiplient. La mère, dépressive, tente de se suicider. Internée, elle subit de mauvais traitements. Le petit Herman, jeune frère de Michael, meurt dans les bras de son père qui se met à boire avant de partir pour la guerre.
Mondeva
Mondeva, une fille des étoiles – mi femme mi oiseau, jouant du cor de basset – apparaît à Michael. Il en tombe éperdument amoureux. Alors qu'il découvre sa musique à travers leurs jeux érotiques, sa mère est euthanasiée et son père est tué au front. Mondeva, « témoin du plus bel enfant des humains », disparaît dans son vaisseau spatial.
Examen
Michael passe un triple examen d'admission au conservatoire de musique. Eva et Luzifer réapparaissent, dédoublés, pour composer un jury de quatre personnes (soprano, basse, danseuse et danseur-mime). Ils convoquent Michael à l’examen. Il ne les reconnaît pas. Dans le 1er examen, Michael-chanteur raconte son enfance en jouant le rôle de sa mère. Le jury exprime de l'étonnement. Dans le 2ème examen, Michael-trompettiste raconte son enfance en jouant le rôle de son père. Mondeva apparaît comme son ange-gardien, invisible au jury. Le jury est stupéfait par la virtuosité de Michael et montre de l'empathie pour son histoire. Dans le 3ème examen, Michael-danseur raconte son enfance en jouant son propre rôle, dansant, chantant et jouant de la trompette. Le jury est enthousiaste : « Admis ! Bien entendu, admis ! »
Acte II Michaels Reise um die Erde / Le voyage de Michael autour de la Terre
Le voyage autour de la Terre est purement instrumental. L'instrument de Michael est la trompette ; l'orchestre est le Monde. Les musiciens, en pingouins, sont assis autour du globe. Michael apparaît et joue sa formule comme un adieu, puis monte dans le globe qui commence à tourner. À chacune des sept stations, une fenêtre s'ouvre d'où sort Michael pour converser avec les musiciens. Deux clarinettistes – croisements clownesques entre une hirondelle et un pingouin – papillonnent à travers l'orchestre en jouant. À la 6ème station, Michael entend un appel du cor de basset et commande de rebrousser chemin : la Terre entame une rotation inverse. À la fin de la 7ème station, entendant à nouveau le cor de basset, Michael arrête la Terre, en sort, appelle en vain et est consolé par la contrebasse. On entend à nouveau l'appel. Eva apparaît en joueuse de cor de basset. Elle joue avec lui, le séduit, et ils partent en dansant. Pendant leur duo, deux clowns viennent se moquer d’eux, montent sur le globe, jouent d'une fenêtre et se font attaquer par les trombones lors une rixe. On entend au loin les notes tenues de Michael et Eva. Ils s'approchent et leur mélodie plaintive remplit l'espace alors que la lumière baisse. Dans la pénombre, leurs mélodies planent puis s'unissent en un trille enchevêtré qui ralentit progressivement.
Acte III Michaels Heimker / Retour au pays
Festival
Michael est revenu dans sa résidence céleste sous sa triple apparence. Eva, également sous sa triple apparence, a préparé un festival pour son retour. Avec cinq chœurs, cinq groupes orchestraux et un orchestre à cordes, les trois Eva chantent un hymne à l'arrivée des trois Michael. Eva lui offre trois plantes, trois compositions de lumière (une vieille femme interrompt la célébration comme par magie) et un globe terrestre. Le diable qui s'y cachait s'invite à la fête. Sous l'apparence d'un lutin et d'un tromboniste-danseur de claquettes, il provoque Michael en duel. Deux enfants saxophonistes apparaissent et enchantent le public. Un messager annonce Luzifer-basse qui surgit pour ridiculiser tout le monde. Michael l’affronte et lui demande : « Ne peux-tu pas nous laisser pour une fois célébrer un festival en paix ? » Amer, Luzifer quitte l’assemblée.
Vision
Michael se présente au public sous sa triple apparence. Le ténor chante la formule de Michael étirée sur toute la durée de Vision. La trompette commence avec la formule de Luzifer, la transpose cycliquement à chaque nouveau son du ténor (quinze fois) et ajoute à chaque fois une note de la formule de Michael, jusqu'à ce qu'elle soit complète. Le danseur connecte les deux musiciens en une série de gestes illustrant l'esprit des mots et des notes, main gauche avec le ténor, main droite avec la trompette. Dans les sept jeux d'ombres, tout est inversé : Michael a la vision de sept instants de sa vie. Le signe de Michael apparaît et les trois Michael se tournent vers le public pour les derniers mots, avant de saluer pour indiquer la fin du Jeudi de Lumière, jour de Michael.
Karlheinz Stockhausen
(traduction Alphonse Cemin)
Direction musicale, Maxime Pascal • Mise en scène, Benjamin Lazar • Avec Damien Bigourdan, Emmanuelle Grach, Henri Deléger, Léa Trommenschlager, Élise Chauvin, Iris Zerdoud, Damien Pass, Jamil Attar, Safir Behloul, Suzanne Meyer, Mathieu Adam, Alphonse Cemin, Alice Caubit, Ghislain Roffat, Darius Moglia, Éléonore Brundell • Orchestre, Le Balcon, Orchestre à cordes du CRR de Paris, Orchestre Impromptu • Choeur, jeune chœur de Paris
Voir toute la distribution4h10 (2 entractes inclus) - Salle Favart
90, 75, 65, 50, 30, 25, 12, 6 €
Spectacle en allemand, surtitré
16 emplacements spécifiques sont accessibles aux personnes à mobilité réduite, sur réservation au guichet ou par téléphone. Ascenseur accessible par le 5 rue Favart.
01 70 23 01 44 | accessibilite@opera-comique.com
Avant le Spectacle
Rencontrez les artistes
Mercredi 14 novembre à 19h :
Rencontre avec le chef d'orchestre Maxime Pascal et le metteur en scène Benjamin Lazar
Distribution
Nouvelle production :
Opéra Comique, Le Balcon
Coproduction :
Opéra National de Bordeaux
Reprises :
Southbank Centre, London
Editeur :
Stockhausen Verlag
Le Balcon est soutenu par : Programme CERNI du Ministère de la Culture, Caisse des Dépôts, Fondation Orange, Fondation Singer-Polignac, Fabernovel, Areitec, B media, Sonic Emotion, SACEM.
Le département supérieur pour jeunes chanteurs | CRR de Paris est financé par la Mairie de Paris et le Ministère de la culture (DRAC Ile-de-France). Son rayonnement est soutenu par accentus. Le jeune chœur de paris est soutenu par la Fondation Bettencourt Schueller.
Pour ce projet, le Balcon reçoit le soutien de la Fondation Orange