Dans un village de pêcheurs siciliens, les corsaires sèment la terreur. La force publique abdique, l’honneur des filles est menacé.
Face aux forces du mal, seul un miracle pourra dénouer le drame. Faut-il se vouer à la sainte protectrice du pays ou s’en remettre au volcan jaloux qui le surplombe ?
Opéra-comique en trois actes de Ferdinand Hérold.
Livret de Mélesville. Créé à l’Opéra Comique le 3 mai 1831
Acte 1
Au début du XVIe siècle, en Sicile, on prépare chez le négociant Lugano les noces de sa fille unique avec l’officier florentin Alphonse de Monza. Tandis que les villageoises reçoivent les présents d’usage des mains de la fiancée et de sa dame de compagnie, le cortège des hommes s’approche, mené par Alphonse. En ce matin de fête, la foule s’empresse vers la chapelle mais, retardé par ses affaires, le seigneur se fait attendre. Camille peut ainsi rassurer son amoureux: certes, il n’est pas riche et n’a plus de famille mais n’a-t-il pas mérité d’épouser le plus beau parti de la Sicile en délivrant son futur beau-père des brigands ?
La région demeure d’ailleurs troublée, même si l’on dit que Zampa vient d’être arrêté. Ce terrible corsaire a ruiné l’honneur de nombreuses familles et la population s’est placée sous la protection de sainte Alice, du nom d’une de ses victimes, Alice Manfredi, dont la statue rappelle le triste destin de fille séduite, abandonnée et morte de désespoir sur le rivage sicilien. Entendant pour la première fois cette histoire, Alphonse réalise avec effroi que le corsaire ne fait qu’un avec son frère aîné, un débauché disparu alors qu’il n’était qu’enfant. Il doit pourtant laisser sa fiancée fin d’accueillir ses camarades officiers.
C’est alors que surgit Dandolo, le sonneur de la paroisse. Un inconnu l’a empêché d’aller chercher le curé et obligé à rebrousser chemin. L’homme en question fait bientôt irruption chez Camille : Lugano est entre ses mains et il exige ses biens ainsi qu’un abri au château. Craignant pour la vie de son père, Camille diffère son mariage et lui livre la maisonnée. Très vite, celui qui n’est autre que Zampa conçoit un nouveau projet : ajouter Camille à son catalogue de conquêtes. Face à la statue d’Alice, son contremaître Daniel le met en garde : les crimes du passé ne rattraperont-ils pas le séducteur? Pour rassurer ses compagnons, Zampa glisse un anneau au doigt de la statue. À l’effroi général, la main de marbre se referme sur le bijou.
Acte 2
Le lendemain, le village a sombré dans la terreur tandis qu’on s’interroge toujours sur l’identité du nouveau maître et de ses hommes. Devant la chapelle où les femmes sont rassemblées en prières, Zampa guette Camille, résolu à l’épouser et sourd aux craintes de Daniel. Celles-ci sont d’autant plus vives que l’évasion de Zampa est maintenant découverte et l’armée mobilisée. Le corsaire s’en amuse : tant que Lugano est en son pouvoir, Camille ne le dénoncera pas.
Resté seul, Daniel rencontre la dame de compagnie : quelle désagréable surprise, c’est l’épouse qu’il a abandonnée dix ans plus tôt ! L’accueil chaleureux de celle qui se croyait veuve aurait raison de ses réticences, n’était l’irruption du sonneur Dandolo qui, épris de Ritta, annonce la publication de leurs bans. La duègne fait la coquette mais s’inquiète: se pourrait-il qu’aucun mari ne lui reste ?
Surgit alors Alphonse, échappé d’un guet-apens, qui revient pour apprendre l’annulation de son mariage. Quel événement a ainsi bouleversé son bonheur ? Lugano lui préfère-t-il un autre gendre? Sortant de la chapelle, Camille n’ose rien avouer de l’affreux chantage. Alphonse rassemble sa compagnie pour affronter les intrus et déjouer les nouvelles noces. Celles-ci s’apprêtent déjà et Zampa revient en costume de fête.
C’est alors qu’apparaît la statue menaçante d’Alice Manfredi, brandissant la bague pour rappeler le corsaire à son premier serment. Un instant ébranlé, Zampa se ressaisit et emmène Camille à l’autel. Alphonse s’interpose alors sur le seuil de la chapelle. Grâce au signalement du bandit, il identifie Zampa et s’apprête à le livrer au peuple en colère.
Mais un coup de théâtre retourne la situation à l’avantage du forban: le vice-roi promet sa grâce à Zampa en échange de son ralliement contre l’armée ottomane. Tandis que la population célèbre son nouveau défenseur, Camille n’a plus qu’à épouser le ravisseur de son père.
Acte 3
Au soir de ses noces, Camille attend son père mais c’est Alphonse qui paraît pour lui proposer de l’enlever. Camille refuse, invoquant la foi jurée devant Dieu ainsi qu’une parole que Zampa s’est engagé à tenir. Tandis qu’elle se réfugie dans son oratoire, Alphonse assiste dissimulé à l’entrée de Zampa dans la chambre nuptiale.
Avant de retrouver son épouse, le corsaire s’assure auprès de Daniel que la statue a bien été brisée et jetée à la mer. Il ne s’alarme guère que l’Etna ait alors exhalé quelques flammes. Lorsque Camille se sent assez forte pour l’affronter, elle lui demande de tenir sa promesse puis lui annonce son intention d’entrer au couvent. Furieux, Zampa croit comprendre qu’épouser un bandit lui fait horreur. Il révèle alors sa véritable identité : comte de Monza, seigneur florentin. Atterré de retrouver en lui son propre frère, Alphonse laisse échapper son arme et trahit sa présence. Zampa fait saisir son rival et, sans l’avoir reconnu, l’envoie au supplice.
Camille n’a plus pour ressource que d’invoquer Alice Manfredi. La statue réapparaît alors et entraîne Zampa dans les flammes, tandis que l’Etna s’embrase
Direction musicale, William Christie / Jonathan Cohen* • Mise en scène, Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff • Avec Richard Troxell, Colin Lee, Jaël Azzaretti, Léonard Pezzino, Doris Lamprecht, Vincent Ordonneau • Choeur et orchestre, Les Arts Florissants
Voir toute la distributionSalle Favart
100, 85, 70, 40, 15, 6€
Distribution
Comédiens
Luc Tremblais, Laurent Delvert
Production
Opéra Comique
Coproduction
Théâtre de Caen, 9 et 11 janvier 2009