Retour sur les répétitions

Trois séances étaient au programme de ce week-end. Deux le samedi 12 décembre, à la Maison des pratiques Artistiques Amateurs de la rue Didot avec les amateurs justement. Une autre le lendemain, dans les locaux provisoires de l’Opéra-Comique, rue du Sentier, avec des chefs de chœur de la région parisienne. A chaque fois, Christophe Grapperon dirigeait le chant. 
Il s’agissait de préparer le rendez-vous lyrique de juin prochain à l’intérieur de la « fans zone » de l’UEFA sur l’esplanade du Champ-de-Mars, au moment du championnat d’Europe des Nations ; un évènement qui répond au néologisme japonisant de Opéraoké. Comme on sait, le projet a germé de faire chanter le maximum de gens, sur le modèle d’un karaoké géant, profitant des écrans qui serviront entre le 10 juin et le 14 juillet à retransmettre les matchs qui se dérouleront aux quatre coins de France. 

Sauf qu’en l’occurrence, le samedi 18 juin à 12h30, on n’y verra pas vingt-deux joueurs se disputer une balle de cuir ronde, mais Christophe Grapperon à la direction, les paroles des airs choisis pour représenter le répertoire en incrustation et des milliers de chanteurs amateurs encadrés par quelques professionnels entrainant  eux-mêmes la masse des familles, des supporters de toutes les nationalités qui voudront montrer que les tubes de l’Opéra Comique sont capables de rassembler au-delà de ce qui est convenu. « Il faudra surtout éviter de chercher à faire un spectacle » n’a cessé de répéter le chef, « On n’est pas dans une production, mais dans une fête. Cet Opéraoké si situe au niveau du partage, de la bonne humeur, on y viendra pour passer un bon moment. Tout le monde est invité et chacun participera avec la voix qu’il a pour chanter des tubes. » Complexés s’abstenir. 

Les trois séances ont aussi servi à préciser le niveau d’ambition et d’exigence du projet. Une armée de choristes se met en marche, les cent cinquante présents ce week-end en constituant l’avant-garde. « Il suffit de croire qu’on va pouvoir chanter. » a martelé un Christophe Grapperon, prosélyte. « Parlez-en autour de vous, faites connaître, il y en aura pour tout le monde.» 
Deux autres rendez-vous sont prévus les 12 et 13 mars, ainsi que les 21 et 22 mai. 
Et de fait, les trois séances ont montré que loin des définitions de termes, des distinctions de niveau entre les très bons chanteurs quasi-professionnels et les béotiens, entre les chanteurs et les chefs, il y avait d’abord le plaisir d’être ensemble, de chanter et de se laisser porter par des « airs incontournablement joyeux » (nouveau néologisme, mais du maître cette fois-ci) : pour le dire simplement, on s’est bien amusés.